À l’automne, les horloges françaises reculent d’une heure et offrent une nuit plus longue. Derrière ce rituel saisonnier se cache une mesure née des années 1970, toujours défendue pour ses vertus économiques mais régulièrement remise en cause pour ses effets sur la santé et l’organisation sociale.
Le changement d’heure a été instauré en 1976, après le premier choc pétrolier. L’idée : adapter les horaires à la lumière naturelle pour réduire la consommation d’électricité. En reculant ou avançant les aiguilles, on espérait limiter l’éclairage artificiel le soir. Cette initiative française a ensuite été adoptée par l’Union européenne, qui a harmonisé en 1998 les dates de passage à l’heure d’été et à l’heure d’hiver.
Pendant longtemps, la mesure a semblé efficace. Selon l’ADEME, 440 GWh d’électricité avaient encore été économisés en 2009, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 800 000 habitants. Mais avec l’arrivée des ampoules LED et des équipements moins énergivores, ces gains sont devenus marginaux.
Le passage à l’heure d’hiver en 2025
En 2025, le passage à l’heure d’hiver aura lieu dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre. À 3 heures du matin, il faudra reculer sa montre à 2 heures, offrant une heure de sommeil supplémentaire mais aussi des soirées plus courtes.
Ce calendrier est identique dans toute l’Union européenne, qui coordonne ce système pour faciliter les échanges et les transports. Malgré des débats persistants sur sa pertinence, la France reste soumise à cette harmonisation européenne.
Un rituel de plus en plus contesté
Depuis plusieurs années, le changement d’heure suscite des critiques croissantes. Ses défenseurs rappellent son objectif initial : économies d’énergie et cohérence entre pays européens. Mais ses opposants dénoncent ses effets négatifs : troubles du sommeil, fatigue accrue, accidents routiers ou professionnels en hausse dans les jours qui suivent.
En 2018, une consultation européenne a rassemblé 4,6 millions de réponses, dont 84 % favorables à la suppression du système. Le Parlement européen a voté pour sa fin en 2019, mais l’absence d’accord entre les États membres et la crise sanitaire ont gelé le projet. En France, une majorité de citoyens se disait prête à conserver l’heure d’été permanente, mais aucune décision n’a été prise.