À Paris, l’affaire fait grand bruit : un jeune policier de 27 ans a été mis en examen début août pour avoir monnayé l’accès à des fichiers confidentiels de la police. Derrière cette trahison du serment républicain, un système lucratif et dangereux qui a profité, un temps, à des réseaux criminels.
Le 1er août, le parquet de Paris a confirmé l’inculpation d’un agent de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC). Il est soupçonné de corruption passive, violation du secret professionnel, détournement de la finalité d’un fichier de données personnelles et association de malfaiteurs. La liste des infractions illustre la gravité des faits reprochés et la portée des conséquences sur la sécurité publique.
Une enquête déclenchée par hasard
Tout est parti d’une opération menée en mai dernier, lors de l’interpellation d’acheteurs d’armes. Les enquêteurs ont alors découvert que des consultations de fichiers policiers étaient proposées à la vente sur les réseaux sociaux. Ces bases de données, parmi les plus sensibles, regroupent notamment les antécédents judiciaires, la liste des personnes recherchées ou encore les véhicules signalés. De véritables trésors d’informations pour les criminels, offerts en quelques clics à ceux qui pouvaient payer.
Un tarif dérisoire pour des informations stratégiques
Selon le parquet, chaque recherche était monnayée environ 100 euros. Or, chaque consultation effectuée dans ces fichiers est enregistrée et peut être retracée, ce qui a permis de rapidement identifier l’agent indélicat. L’attrait d’un gain facile a conduit ce policier à franchir la ligne rouge, en exploitant les accès confidentiels de son métier au profit d’inconnus.
Des aveux complets face aux enquêteurs
Âgé de seulement 27 ans, l’agent a reconnu les faits lors de son audition. D’après ses déclarations rapportées par Le Parisien, tout aurait commencé dans un bar, lorsqu’un inconnu lui aurait proposé de rémunérer la transmission de données confidentielles. Séduit par la simplicité du procédé, il aurait accepté de vendre ces informations, notamment via l’application Snapchat. Cette banalisation de la corruption met en lumière la vulnérabilité des institutions face aux sollicitations extérieures.
Une liberté surveillée malgré la gravité des faits
Si le parquet avait requis son placement en détention provisoire pour éviter toute concertation avec d’éventuels commanditaires, le juge d’instruction a finalement opté pour un contrôle judiciaire. L’enquête doit désormais déterminer l’ampleur du réseau et l’identité des bénéficiaires de ces informations sensibles. L’affaire illustre à quel point un simple manquement individuel peut fragiliser la confiance envers l’institution policière.