Deux incendies en quarante-huit heures dans un édifice religieux fermé au public : l’église Notre-Dame-des-Champs, dans le VIe arrondissement de Paris, est au cœur d’un mystère troublant. Tandis que la piste accidentelle avait été avancée pour le premier sinistre, le second soulève de lourdes interrogations.
Ce jeudi 25 juillet, en fin d’après-midi, un incendie a de nouveau frappé l’église Notre-Dame-des-Champs, située boulevard du Montparnasse. Si le feu a pu être rapidement circonscrit par les pompiers, les dégâts matériels sont bien réels : une statue calcinée, un tableau brûlé, des murs noircis. La chapelle Saint-Joseph, où le feu a pris, porte aujourd’hui les stigmates de cet événement. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer, selon les autorités.
Une enquête ouverte pour « dégradations par un moyen dangereux »
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « dégradations par un moyen dangereux », sans écarter pour l’heure aucune hypothèse. Les investigations, confiées à la police judiciaire, doivent déterminer si l’origine de ce second incendie est criminelle ou non. La préfecture de police a renforcé les rondes et les patrouilles autour de l’édifice, devenu un point de vigilance accrue.
« Tous les moyens sont mobilisés pour faire la lumière sur les circonstances du sinistre », a affirmé la PP, rappelant que l’église était déjà sous surveillance renforcée depuis l’incident de la veille.
Deux départs de feu en 24 heures : une coïncidence inquiétante
La veille, mercredi 24 juillet, un premier incendie avait déjà endommagé l’intérieur de l’église. Celui-ci s’était déclaré dans un petit orgue de chœur, probablement en raison d’un court-circuit ou d’un incident électrique, comme l’avait expliqué Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe arrondissement.
Le sinistre avait détruit l’orgue et enfumé plusieurs peintures fraîchement restaurées, mais sans faire d’autres dégâts. L’origine accidentelle avait alors été jugée plausible, et la situation semblait sous contrôle.
Une église interdite au public… mais accessible
Mais ce second épisode, plus destructeur, survient alors même que l’église était fermée au public. Selon les précisions de l’élu d’arrondissement, les portes étaient cependant restées ouvertes pour aérer l’édifice, encore chargé des fumées du premier incendie. Autre élément troublant : l’alimentation électrique avait été totalement coupée, rendant un nouvel accident d’origine technique beaucoup moins probable.
« Ce deuxième incendie a causé plus de dégâts et relance les doutes sur son origine », a déclaré le Père Camille Millour. L’homme d’Église, en coordination avec la Ville de Paris, a déposé plainte ce jeudi matin au commissariat du VIe arrondissement, soucieux de faire toute la lumière sur cette affaire.
Une succession d’événements qui « pose question »
La multiplication de ces incidents, à moins de 24 heures d’intervalle, dans un lieu normalement vide et déconnecté, suscite une vive émotion au sein de la communauté paroissiale. Le maire Jean-Pierre Lecoq a exprimé sa préoccupation : « La répétition de ces événements pose question. » Un sentiment partagé par les fidèles et les riverains, attachés à ce lieu emblématique de l’arrondissement.
L’enquête devra désormais établir s’il s’agit d’une malveillance ciblée ou d’un enchaînement de malchances inhabituelles. En attendant, la prudence reste de mise, et le bâtiment reste sous surveillance rapprochée.