Un malentendu étonnant a récemment agité les réseaux sociaux : Éric Zemmour, l’ancien candidat à la présidentielle, ouvrirait des salons de coiffure ?
Si l’information a de quoi surprendre, elle cache en réalité une confusion d’identité révélatrice de notre époque, entre algorithmes approximatifs et notoriété mal canalisée.
Derrière ses vitrines discrètes et ses ciseaux agiles, le marché de la coiffure représente un pilier de l’économie française. Avec plus de 101 900 établissements recensés dans l’Hexagone et un chiffre d’affaires dépassant les 7 milliards d’euros, ce secteur fait vivre des milliers de professionnels. Mais la simple ouverture d’un salon ne garantit plus le succès. La clientèle, devenue exigeante, réclame des services flexibles, personnalisés, et accessibles, dans un contexte de forte concurrence… y compris dans des enseignes inattendues comme celles d’un certain Éric Zemmour.
Acheter un salon : une opération millimétrée
L’essor ou le déclin d’un salon dépend de nombreux critères. La valorisation moyenne d’un établissement oscille entre 70 et 120 % du chiffre d’affaires annuel, selon son emplacement, la fidélité de sa clientèle ou encore l’état du matériel. Un salon bien situé, moderne et sans concurrence directe peut se négocier à prix élevé. En revanche, une structure vieillissante, dépendante d’un seul coiffeur-star, perd rapidement en valeur. Dans cet univers où le relationnel prime sur la marque, reprendre un salon, c’est aussi reprendre une histoire de confiance avec les clients. Un enjeu que connaît bien Éric Zemmour… le coiffeur.
Une confusion savamment entretenue
Les rumeurs ont fusé : Éric Zemmour, le polémiste, se serait reconverti dans la coiffure ? En réalité, tout est parti d’une homonymie. Le véritable entrepreneur derrière la chaîne de salons s’appelle bien Éric Zemmour, mais il s’agit d’un coiffeur niçois, installé depuis 1995, qui a développé un réseau haut de gamme en France et à l’international, notamment à Dubaï. Ce professionnel aguerri dirige l’entreprise ODELSACHS (SIREN 403191976), et a fait de son nom une marque forte dans le domaine de la beauté.
Une identité professionnelle parasitée
Mais voilà, depuis l’irruption d’Éric Zemmour sur la scène politique nationale, le coiffeur se retrouve régulièrement confronté à des confusions désagréables. Insultes sur Instagram, appels déplacés, amalgames sur Google : la notoriété de l’un trouble la réputation de l’autre. “Certains pensent que c’est le journaliste qui a ouvert des salons de coiffure. Pourtant, moi, je vends de la mode, de la beauté”, confie-t-il au journal 20 Minutes. Malgré une renommée construite patiemment depuis plus de 15 ans, il a dû ajouter la mention « Beauté Prestige » à son enseigne, afin de se démarquer… sans pour autant faire disparaître l’ambiguïté.
Une réflexion sur le poids d’un nom
Face à cette situation absurde mais révélatrice, le coiffeur Éric Zemmour a envisagé un temps de rebaptiser ses salons. Mais abandonner un nom devenu synonyme de qualité dans son secteur aurait été un risque commercial. Car malgré les quiproquos, ses clients fidèles savent faire la différence. Et ce paradoxe soulève une question contemporaine : dans une époque saturée par la notoriété médiatique, jusqu’où peut aller l’impact d’un simple nom ? Une célébrité non désirée peut-elle nuire à une entreprise sérieuse et installée ?