Star incontestée des tables estivales, la mozzarella semble incarner à elle seule le charme de l’Italie. Mais ce trésor lacté cache souvent une réalité bien moins savoureuse : derrière son image de tradition, se dissimule une fabrication industrielle trompeuse.
Un restaurateur italien tire la sonnette d’alarme et nous éclaire sur ce que nous consommons réellement. Elle trône fièrement dans nos salades, nos tartines, nos pizzas maison, et son emballage flirte souvent avec les couleurs de l’Italie. Mais dans la grande majorité des cas, cette mozzarella n’a d’italien que l’apparence. C’est le constat sans appel de Giuseppe, restaurateur et influenceur culinaire connu sous le pseudonyme @la_siciliana95880, qui dénonce sur Instagram une véritable mascarade alimentaire.
« On vous vend du caoutchouc, et on vous le fait passer pour un produit italien », s’exclame-t-il dans une vidéo virale. Il pointe la profusion de slogans marketing flatteurs : ricetta originale, gusto italiano, drapeaux tricolores apposés en façade… Tout est mis en œuvre pour berner le consommateur et lui faire croire à une origine authentique.
Le goût sacrifié sur l’autel de la rentabilité
Le subterfuge ne s’arrête pas au design de l’emballage. Selon Giuseppe, près de 90 % des mozzarellas vendues en supermarché sont fabriquées à base de lait de vache, alors que la véritable mozzarella di bufala – celle qui fait la fierté de la Campanie – est issue exclusivement de lait de bufflonne.
Ce choix n’est pas anodin. Le lait de vache est environ quatre fois moins cher et bien plus facile à travailler industriellement : il coagule rapidement et se prête davantage aux exigences de production de masse. Le problème ? Il n’a ni la même saveur, ni la même texture. La mozzarella perd alors sa rondeur, sa souplesse, son cœur crémeux si caractéristique.
L’étiquette, seul juge de paix
Heureusement, un moyen simple permet de distinguer l’imposture du vrai fromage italien : lire attentivement l’étiquette. Deux éléments doivent impérativement y figurer :
Le type de lait utilisé : il doit être précisé « lait de bufflonne » (latte di bufala en italien).
Le lieu de fabrication : une mention comme produit en Italie, et plus encore Mozzarella di Bufala Campana AOP, est gage d’authenticité.
À défaut, vous risquez de déguster un produit transformé dans une usine bretonne ou ailleurs en Europe, sans lien réel avec la tradition italienne.
Une affaire de goût, de respect et de choix
Au-delà de la simple gourmandise, cette révélation pose une question plus large sur notre consommation : sommes-nous prêts à troquer l’authenticité contre la facilité ? La mozzarella n’est pas qu’un ingrédient : c’est le reflet d’un savoir-faire, d’un terroir et d’une culture.
Pour Giuseppe, le respect de cette tradition passe aussi par une forme d’éducation alimentaire. Il invite chacun à regarder au-delà du marketing et à redonner du sens à nos choix en rayon.