Le procès de Rémy, dans l’Oise, a ravivé une douleur vieille de plusieurs années. Une assistante maternelle, accusée d’avoir maltraité un bébé de six mois en 2019, a été jugée ce mardi. Derrière les récits glaçants, une famille tente encore de tourner la page d’un calvaire inimaginable.
Au départ, c’est le père de l’enfant qui avait été soupçonné. Privé de tout contact avec son fils, ce secouriste de métier avait pourtant été le premier à s’inquiéter de l’immobilité d’une jambe du nourrisson. L’enquête a finalement démontré que la souffrance du petit Mathys provenait bien des gestes brutaux de sa nourrice.
Les aveux accablants de l’assistante maternelle
Devant le tribunal de Compiègne, Sylvie Lheureux, 47 ans, n’a pu nier l’évidence. Des fractures aux deux jambes et à un bras avaient conduit le bébé à l’hôpital. Un texto envoyé à sa fille en disait long sur son état d’esprit : « J’aurais bien dormi encore, mais le gueulard vient d’arriver. » Les juges ont relevé plusieurs faits inquiétants : tirer la jambe du nourrisson coincée dans un lit, le laisser tomber d’une table à langer, ou encore le jeter sur un canapé pour faire cesser ses pleurs.
Âgé aujourd’hui de 7 ans et en bonne santé, Mathys a échappé à des séquelles durables. Quant à son ancienne nourrice, elle a été condamnée à trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire. Elle ne pourra plus exercer aucune activité auprès de mineurs pendant dix ans.
Une décision qui, pour les parents, ne suffira jamais à effacer le traumatisme, mais qui marque la reconnaissance de la violence subie par leur enfant.













