La France médiatique et culturelle a salué ce 13 juin 2025, avec une émotion palpable, la mémoire d’un homme qui aura marqué de son élégance et de sa plume plusieurs générations.
Philippe Labro, disparu le 4 juin à l’âge de 88 ans, a reçu un dernier hommage en l’église Saint-Germain-des-Prés, en présence d’une foule aussi fidèle que prestigieuse. Journaliste, écrivain, réalisateur, homme de radio et de télévision, Philippe Labro a incarné, durant plusieurs décennies, une certaine idée du style, de la culture et de la parole maîtrisée. L’émotion était vive, notamment dans les rangs de RTL, qu’il dirigea avec exigence et passion de 1985 à 2000, avant d’en devenir le vice-président du conseil d’administration.
Nagui, très touché, avait confié quelques jours plus tôt sur RTL : « Il m’a tout appris, il m’a apporté vingt ans de radio, il m’a apporté son amitié, sa fidélité. » Des mots simples mais d’une sincérité qui en dit long sur la relation qui unissait les deux hommes.
Une cérémonie empreinte de respect et de gratitude
L’église Saint-Germain-des-Prés, haut lieu parisien de mémoire et de recueillement, a réuni ce vendredi les visages familiers du paysage audiovisuel français, qui tous, à un moment ou à un autre, ont croisé la route de Philippe Labro. Pascal Praud, Jean-Jacques Bourdin, Laurent Delahousse, Laurence Ferrari, Michel Drucker : des voix et des figures de la radio et de la télévision venues saluer l’un des leurs.
Depuis son départ de la vice-présidence de RTL en 2000, Labro n’avait jamais réellement quitté l’antenne. De « Mon RTL à moi » en 2011-2012 à « L’Essentiel chez Labro » sur iTélé puis C8, il continuait de tendre l’oreille à l’époque, d’en décortiquer les soubresauts avec justesse et recul. Jusqu’à la fermeture de la chaîne C8, décidée par l’Arcom, où il mettait un point final à sa carrière d’animateur.
Un homme de lettres et de scène
La présence de Rachida Dati, ministre de la Culture, venue rendre hommage à « un grand amoureux des mots », témoignait de la reconnaissance de l’État pour une œuvre littéraire qui avait su conjuguer mémoire intime et récit national. Fabrice Luchini, comédien de la langue et des lettres, était également présent, soulignant, par sa simple venue, la place particulière qu’occupait Labro dans le panthéon des raconteurs d’histoires.
Car Labro, ce fut aussi une plume au service de la chanson. Parolier de Johnny Hallyday, il avait accompagné l’idole dans plusieurs titres marquants. Laeticia Hallyday, veuve du chanteur, était là, sobre et émue, aux côtés de Jean-Claude Camus. Le monde de la musique n’était pas en reste, Didier Barbelivien, compagnon d’écriture et de scène, figurait parmi les proches venus saluer une dernière fois l’ami fidèle.
Le dernier chapitre d’un homme multiple
Sophie Davant, William Leymergie, Caroline Ithurbide, visages complices des dernières années de télévision, avaient eux aussi tenu à être présents. Tous portaient, dans le silence de cette cérémonie, une admiration profonde pour un homme qui savait écouter autant que parler, transmettre sans asséner, raconter sans trahir.
En tournant la page Philippe Labro, c’est un pan entier de la culture populaire et lettrée française que l’on referme. Mais ses romans, ses chroniques, ses films et ses textes de chansons demeurent. Comme une voix feutrée qui continuerait, encore longtemps, de chuchoter à l’oreille des curieux et des passionnés.