La tension entre Jean-Luc Mélenchon et le corps préfectoral franchit un nouveau cap. Après des déclarations musclées lors des universités d’été de La France insoumise, l’Association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur a décidé de déposer plainte contre le leader insoumis pour menaces.
Le 22 août, à Châteauneuf-sur-Isère, Jean-Luc Mélenchon s’est emporté contre les préfets qui portent plainte contre des députés dénonçant les violences policières. « Nous vous mettrons en prison avant que vous nous y mettiez », a-t-il lancé, une phrase interprétée par le corps préfectoral comme une menace directe. L’association a aussitôt répliqué en annonçant une plainte déposée auprès du procureur de Paris.
La riposte du corps préfectoral
Dans un communiqué, l’ACPHFMI rappelle que les préfets « n’agissent que dans le cadre de la Constitution et de la loi » et ne sauraient être intimidés par de telles attaques. Elle affirme que ni la confiance des autorités, ni l’estime des citoyens à l’égard des préfets ne sauraient être entamées par des « outrances verbales ». Le message se veut ferme : la neutralité et la mission de service public des hauts fonctionnaires restent inchangées.
Une escalade des tensions avec LFI
Ces passes d’armes interviennent dans un climat déjà tendu. Fin août, deux députés insoumis, Aurélien Taché et Aly Diouara, avaient été visés par des plaintes de préfets pour avoir affirmé que « la police tue ». Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a saisi l’occasion pour accuser Mélenchon de révéler « son vrai visage, celui d’un leader d’extrême gauche factieux », accusé de vouloir déstabiliser les institutions de la République.
Un bras de fer symbolique
Fondée en 1945, l’Association du corps préfectoral revendique plus de 700 adhérents, sous la présidence de Pierre-André Durand, préfet d’Occitanie et de Haute-Garonne. Son initiative traduit une volonté claire : défendre l’intégrité morale et institutionnelle du corps préfectoral face à ce qu’il perçoit comme des attaques délibérées. Pour Jean-Luc Mélenchon, en revanche, ces prises de position s’inscrivent dans sa dénonciation constante de la « dérive autoritaire » du pouvoir.
Une bataille judiciaire et politique à suivre
La plainte déposée contre le leader insoumis risque de renforcer encore la polarisation entre partisans et opposants. À quelques mois d’échéances politiques cruciales, l’affaire pourrait devenir un nouvel épisode d’affrontement institutionnel, opposant d’un côté un mouvement insoumis qui se dit persécuté, et de l’autre un appareil d’État soucieux de défendre ses serviteurs.