Le geste paraît anodin, presque attendrissant : jeter quelques miettes aux oiseaux pour les aider à passer l’hiver. Pourtant, cette habitude peut coûter cher.

Entre préoccupations sanitaires, nuisances urbaines et textes de loi stricts, nourrir les oiseaux dans l’espace public peut désormais se solder par une amende, parfois très lourde, en France comme au Royaume-Uni.
Dans de nombreux parcs et jardins publics, le nourrissage des oiseaux n’est plus vu comme un simple acte de compassion, mais comme une pratique susceptible de créer des nuisances. Attroupements d’animaux, salissures, prolifération de rats : autant d’arguments avancés par les autorités pour encadrer, voire sanctionner, ce comportement, surtout en période hivernale où les rassemblements se multiplient.
Au Royaume-Uni, une amende qui peut grimper très vite
Outre-Manche, les municipalités appliquent des règles strictes. Selon Richard Green, spécialiste de la faune chez Kennedy Wild Bird Food, le nourrissage excessif peut être assimilé à un comportement antisocial. Si la présence d’oiseaux perturbe le voisinage, une amende pouvant atteindre 100 livres sterling peut être infligée, comme l’ont relayé DevonLive et Express.
Les miettes au sol assimilées à des déchets

Le risque ne s’arrête pas au simple fait de nourrir. Les restes de nourriture laissés dans les espaces publics peuvent être considérés comme des déchets, entraînant une sanction encore plus lourde : jusqu’à 150 livres sterling, soit environ 175 euros. Une poignée de pain oubliée après un pique-nique peut ainsi se transformer en contravention salée.
En France, un cadre juridique plus discret mais tout aussi ferme
Contrairement aux idées reçues, aucune loi nationale n’interdit de nourrir les oiseaux dans un jardin privé. En revanche, le dépôt de nourriture dans l’espace public est strictement encadré lorsqu’il attire pigeons, canards ou autres animaux susceptibles de provoquer des nuisances. Les règlements sanitaires locaux étendent même ces interdictions aux cours d’immeubles, balcons ou parties communes dès lors que des problèmes d’hygiène apparaissent.
Des amendes variables selon les villes
Les sanctions prévues peuvent surprendre par leur montant. Certaines communes prévoient jusqu’à 450 euros d’amende, notamment dans de grandes villes. Ailleurs, les contraventions oscillent entre quelques dizaines et plus d’une centaine d’euros. Même un simple balcon peut être concerné si les graines attirent régulièrement des colonies d’oiseaux et salissent les façades ou les trottoirs.
Comment aider les oiseaux sans risquer de sanction

Pour éviter tout problème, les associations recommandent de nourrir uniquement en période de grand froid, généralement de la mi-novembre à la fin mars, et de privilégier les jardins privés en l’absence d’arrêté municipal contraire. Mangeoires en hauteur, graines adaptées et eau propre permettent d’aider les passereaux sans provoquer d’attroupements indésirables.
Les aliments à bannir absolument
Le choix de la nourriture est essentiel. Le pain et les aliments salés ou transformés sont fortement déconseillés, car ils nuisent à la santé des oiseaux et génèrent des déchets. À éviter en priorité :
– pain et biscuits
– graines ou cacahuètes salées
– lait et fromages très mous
– chocolat
– flocons d’avoine cuits










