Depuis son incarcération, Nicolas Sarkozy est devenu le centre d’une agitation inattendue au sein de la prison de la Santé.

L’ancien chef de l’État, condamné dans l’affaire du financement libyen, découvre un quotidien radicalement différent, tandis qu’à l’extérieur comme à l’intérieur, les marques de soutien se multiplient à un rythme inédit.
Le 21 octobre au matin, Nicolas Sarkozy a franchi les portes de la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris, pour y purger sa peine de cinq ans d’emprisonnement ferme. Reconnu coupable d’association de malfaiteurs dans le cadre du financement de sa campagne de 2007, l’ancien président vit désormais loin du confort et des privilèges auxquels il était habitué. Cette incarcération constitue une première dans l’histoire de la Ve République et marque un bouleversement profond pour l’ex-chef d’État.
Une innocence réaffirmée avec détermination
À la veille de son entrée en détention, Nicolas Sarkozy réaffirmait sa position. Sur ses réseaux sociaux, il écrivait : « Ce n’est pas un ancien président de la République que l’on enferme ce matin, c’est un innocent. » Des mots qui témoignent de sa volonté de rester debout, malgré ce qu’il décrit comme une injustice politique. La demande de mise en liberté, déposée par ses avocats dès le premier jour, sera examinée le 10 novembre, moment crucial qui pourrait modifier sa détention.
Un flot de lettres jamais vu dans l’enceinte de la Santé

À peine deux semaines après son arrivée, un phénomène inédit secoue l’établissement pénitentiaire : l’afflux massif de courriers adressés à Nicolas Sarkozy. « En trente ans de service, je n’ai jamais vu ça », confie un agent. Les sacs postaux s’entassent quotidiennement, chargés de mots d’admiration, de prières, de messages de fidélité. Certains jours, l’ancien président reçoit plus de lettres que l’ensemble des autres détenus réunis, une situation qui perturbe fortement le service du courrier.
Parmi les messages, on peut lire : « Tenez bon, nous pensons à vous », « Vous n’êtes pas seul », « Courage, Monsieur le Président ». Cette mobilisation dessine l’image d’un homme qui, malgré sa condamnation, conserve un noyau dur de partisans profondément attachés à sa figure politique.
Des mandats d’argent qui créent une situation délicate
Les lettres ne sont pas les seules attentions reçues : de nombreux soutiens envoient également des mandats, destinés à améliorer les conditions de cantine de l’ancien président. De petites sommes, souvent entre 10 et 20 euros, accompagnées de mots chaleureux : « Pour un café digne de ce nom » ou encore « Pour vous aider à tenir moralement ».
Mais ce geste, aussi symbolique soit-il, met les agents pénitentiaires dans l’embarras. Ils doivent concilier règles strictes de neutralité et transparence, tout en gérant un volume administratif inhabituel. « Le personnel ne sait plus comment gérer l’afflux de mandats », explique un agent. Cette générosité massive devient donc un défi logistique et éthique pour la prison.










