Condamné à une peine inédite pour un ancien chef de l’État, Nicolas Sarkozy se prépare à découvrir la réalité carcérale. À la prison de la Santé, son quotidien sera strictement encadré, sans aucun privilège particulier, malgré son statut politique et médiatique.
Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Nicolas Sarkozy coupable d’association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. La peine est lourde : cinq ans de prison, dont une incarcération effective. Bien qu’il ait immédiatement annoncé faire appel, l’exécution provisoire de la peine rend son passage par la case prison inévitable.
Une réaction de défi
À l’issue du verdict, l’ancien président a dénoncé “une décision d’une gravité extrême pour l’État de droit”. Devant les caméras, il a martelé sa volonté d’“assumer ses responsabilités”, ajoutant qu’il était prêt à dormir en prison “la tête haute”, tout en réaffirmant son innocence. À ses côtés, Carla Bruni a réagi de manière polémique en arrachant la bonnette d’un micro de Mediapart, le média qui avait révélé l’affaire en 2012.
Le centre pénitentiaire de la Santé
C’est au centre pénitentiaire de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris, que Nicolas Sarkozy devra purger sa peine. Cet établissement, qui a déjà accueilli plusieurs personnalités politiques et économiques, dispose d’un quartier réservé aux personnes vulnérables. L’ancien président, âgé de 70 ans, y sera placé en raison de son âge et de son statut particulier.
Les conditions de détention
Dans sa cellule de 9 m², Nicolas Sarkozy disposera d’une douche, d’un petit réfrigérateur et d’une télévision, comme n’importe quel autre détenu. Il ne bénéficiera d’aucun traitement de faveur, assurent les syndicats pénitentiaires. Son régime carcéral sera le même que pour les autres prisonniers : 23 heures par jour en cellule, une heure de promenade quotidienne et la possibilité de recevoir trois visites par semaine.
Un quotidien sous tension
Au-delà des équipements de base, l’ancien président pourra acheter, via la cantine, des produits alimentaires, des articles d’hygiène ou encore des magazines. Mais la détention reste marquée par un isolement strict et des conditions parfois rudes. Plusieurs anciens détenus de la Santé rappellent la violence qui règne derrière les murs, soulignant que “le quartier des personnalités n’est pas un club VIP”.
La prochaine étape
Nicolas Sarkozy est convoqué le 13 octobre prochain au parquet national financier. C’est à cette date qu’il connaîtra les modalités exactes de son incarcération et la date de son entrée en prison. Un rendez-vous qui scellera le début d’une nouvelle épreuve pour celui qui fut, entre 2007 et 2012, président de la République française.













