Il avait manqué à l’émission et son absence s’était faite ressentir. Paul de Saint-Sernin, figure piquante et incontournable de « Quelle époque ! », a signé un retour très remarqué ce 3 mai.
Et c’est Nicolas Bedos, venu en plateau défendre son livre, qui en a fait les frais, pris dans un moment de télévision à la fois tendu et grinçant.
Absent lors du précédent numéro, Paul de Saint-Sernin a repris sa place avec l’assurance mordante qu’on lui connaît. Installé comme à son habitude dans les gradins du public, il n’a pas tardé à dégainer ses piques, au grand plaisir des fidèles téléspectateurs. La tentative de remplacement par Roman Doduik, bien qu honorable, n’avait pas su compenser l’irrévérence et le mordant du chroniqueur attitré. C’est donc en grande forme et prêt à provoquer que Paul a retrouvé son perchoir, visiblement déterminé à rattraper le temps perdu.
Nicolas Bedos face à une promotion sous tension
Ce soir-là, Nicolas Bedos était l’invité principal de Léa Salamé. Condamné en octobre 2024 à un an de prison, dont six mois sous bracelet électronique pour agression sexuelle, le cinéaste venait présenter son livre La soif de honte, un ouvrage introspectif qu’il destine avant tout à sa fille Joséphine, née récemment. Dans ce récit personnel, l’auteur dit vouloir comprendre ses actes, explorer sa part d’ombre et, peut-être, trouver une voie vers la rédemption. Mais c’est une interview en solitaire, sans les autres invités autour de lui, qui a donné un ton particulier à l’échange — comme un isolement symbolique dans un espace d’exposition médiatique.
Une charge habilement déguisée en blague
Au moment où Nicolas Bedos s’apprêtait à quitter le plateau, pensant en avoir terminé, Paul de Saint-Sernin est intervenu avec un calme déconcertant, affirmant que l’intégralité des bénéfices du livre serait reversée à une association de victimes. Le public, pris au jeu de cette déclaration solennelle, a applaudi, avant de comprendre le sous-texte ironique. « Tu ne le sais pas, je viens de le décider… », a lancé l’humoriste, s’adressant directement à Bedos, visiblement pris de court. La blague était aussi frontale qu’élégamment tournée, laissant le malaise suspendu quelques secondes dans l’air.
Malaise feutré et ironie mordante
Sourire crispé aux lèvres, Nicolas Bedos a tenté de désamorcer la tension en rappelant que « c’est sérieux, ce qu’on dit là ». Mais Paul de Saint-Sernin, fidèle à son style provocateur et acéré, a poursuivi sur le même ton : « C’est une manière de te montrer que c’est important, le consentement. Je décide que cet argent est reversé sans te demander ton avis ». Cette dernière phrase, riche en sous-entendu, a résonné comme une gifle symbolique, rappelant les accusations qui entourent l’auteur. Bedos, manifestement déstabilisé, a alors quitté le plateau sans ajouter un mot, laissant derrière lui une séquence qui marquera probablement l’histoire de l’émission.