Les aides de la CAF constituent un soutien essentiel pour de nombreux foyers français. Ces prestations permettent d’amortir les difficultés du quotidien, en couvrant une partie des dépenses courantes.

Mais derrière cette solidarité nationale, les autorités observent une hausse préoccupante des fraudes qui pèsent lourdement sur le budget public. Selon les chiffres publiés par la Caisse d’Allocations Familiales, la fraude potentielle atteindrait près de 3,9 milliards d’euros en 2023, soit une augmentation de près de 40 % par rapport aux années précédentes. Cela représente environ 4,9 % du total des prestations versées, un record historique.
Les aides les plus touchées sont le Revenu de Solidarité Active (RSA), la Prime d’Activité et les Aides Personnalisées au Logement (APL). Ces détournements, souvent fondés sur de fausses déclarations de revenus ou de résidence, fragilisent le système de redistribution et alimentent le déficit des caisses sociales.
Un cas emblématique : un allocataire expatrié au Sénégal

Parmi les exemples récents mis en lumière, celui de Pierre, un Français installé au Sénégal, illustre parfaitement l’ampleur du phénomène. Pendant huit ans, il a continué de percevoir 500 euros mensuels d’aides de la CAF, alors qu’il ne résidait plus sur le territoire français.
Pour rappel, la législation impose à tout bénéficiaire de résider au moins neuf mois par an en France pour conserver ses droits. Malgré cette règle, Pierre a profité du système : « C’était la belle vie », a-t-il reconnu. Il admet aujourd’hui devoir rembourser les sommes indûment perçues, une partie de ses revenus étant désormais prélevée chaque mois pour solder cette dette.
Des mesures renforcées pour enrayer le phénomène

Face à cette recrudescence, le gouvernement et la CAF ont durci les contrôles. Plusieurs leviers sont désormais en place :
Un meilleur partage d’informations entre les organismes sociaux afin de repérer les incohérences dans les déclarations de revenus ou de résidence.
L’obligation de verser certaines aides uniquement sur des comptes bancaires domiciliés en France, notamment pour éviter les virements frauduleux à l’étranger.
Le renforcement des outils technologiques, avec par exemple la géolocalisation ou la facturation électronique pour certains services, afin de détecter les anomalies et surfacturations.
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L’objectif est clair : assurer une plus grande transparence et une meilleure traçabilité des prestations sociales.










