Une phrase, quelques secondes à l’antenne, et le scandale éclate. Thierry Ardisson, figure historique du paysage télévisuel français, a provoqué une vive polémique après une comparaison controversée entre Gaza et Auschwitz.
Invité dans « Les Grandes Gueules » ce mardi 13 mai, l’animateur a tenté de justifier ses propos… tout en pointant la responsabilité de la production de l’émission « Quelle époque ! ».
Le 10 mai dernier, Thierry Ardisson était l’invité de Léa Salamé dans Quelle époque !, sur France 2. L’animateur, venu promouvoir son ouvrage L’homme en noir, a créé la stupeur en comparant la situation à Gaza à celle du camp d’extermination d’Auschwitz. Cette sortie jugée inacceptable a immédiatement enflammé les réseaux sociaux. Indignation, consternation et appels au boycott se sont multipliés, forçant Ardisson à présenter ses excuses dès le lendemain via un message publié sur son compte Instagram.
Ce 13 mai, dans Les Grandes Gueules sur RMC, Thierry Ardisson est revenu en direct sur la polémique, dans un climat tendu. « J’ai dit une connerie », a-t-il reconnu, avant de préciser qu’il s’était excusé « le lendemain matin, pas seulement auprès de [ses] amis juifs, mais de tous ceux que ça a pu choquer. » Toutefois, au-delà de cette reconnaissance, l’animateur n’a pas hésité à mettre en cause la production de l’émission.
Une séquence enregistrée, mais non censurée
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’émission Quelle époque ! n’est pas diffusée en direct. Elle est enregistrée, montée, puis validée par les équipes de production et de France Télévisions. Un détail qui a toute son importance dans la défense d’Ardisson. Selon lui, à la fin du tournage, l’équipe s’est réunie pour décider des séquences à conserver. « J’ai dit : ‘Là, j’ai dit une connerie, tu devrais le couper…’« , affirme-t-il. Mais personne, ni du côté de la production ni chez France Télévisions, n’a jugé bon de supprimer ce passage.
Une erreur collective selon Ardisson
Dans son argumentation, Thierry Ardisson souligne l’inaction de ceux qui avaient le pouvoir d’éviter la polémique. « Vous me direz que je suis con, ok. Mais personne d’autre n’a réagi », déplore-t-il, pointant du doigt une forme de laxisme ou de désinvolture éditoriale. Ce manque de vigilance, selon lui, aurait contribué à amplifier les conséquences de sa maladresse verbale. Une manière de partager la responsabilité, sans complètement l’assumer seul.
Un réveil brutal et un feu médiatique
C’est le lendemain, dimanche matin, que l’animateur a pris la mesure de la tempête. Son attaché de presse le prévient : « Twitter brûle ». Conscient de la gravité de la situation, Ardisson décide alors de réagir publiquement. Il admet : « Quoi qu’on pense de la situation à Gaza, ce n’est quand même pas Auschwitz, c’est vrai. » Une clarification tardive, mais nécessaire, qui n’a pas suffi à éteindre les critiques.
Une controverse qui relance le débat sur la responsabilité médiatique
Cette affaire illustre, une fois de plus, la puissance des mots dans un contexte public ultra-sensible, surtout sur des sujets historiques et géopolitiques aussi lourds. Elle pose aussi la question de la responsabilité collective des chaînes, producteurs et animateurs dans la diffusion de contenus susceptibles de heurter profondément. Car si la liberté d’expression est précieuse, elle n’exonère pas des conséquences.