Souvent silencieuse à ses débuts, la démence, dont la maladie d’Alzheimer est la forme la plus répandue, touche aujourd’hui des dizaines de millions de personnes dans le monde.

Face à cette progression inquiétante, les chercheurs multiplient les pistes pour détecter la maladie plus tôt — dont un test étonnamment simple : celui des deux doigts. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 55 millions de personnes sont actuellement atteintes de démence dans le monde. La maladie d’Alzheimer, la plus fréquente des démences, représenterait 60 à 70 % des cas. En France, la Fondation pour la Recherche Médicale estime à 900 000 le nombre de personnes concernées, avec 225 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année.
Les spécialistes rappellent que le diagnostic précoce est crucial : il permet non seulement d’améliorer la qualité de vie des patients, mais aussi de ralentir la progression des symptômes grâce à une prise en charge adaptée. Le problème ? Les premiers signes sont souvent discrets et attribués, à tort, au vieillissement naturel.
Le « test des deux doigts » : un outil simple mais révélateur

C’est dans ce contexte que des chercheurs ont mis en avant le “test Discern”, surnommé le “test des deux doigts”, présenté dans un article du HuffPost UK. Le principe est d’une simplicité déroutante : l’examinateur réalise un geste précis avec ses doigts, par exemple en les entrecroisant selon une forme inhabituelle, et demande au patient de le reproduire.
Derrière ce geste anodin se cache un exercice cognitif complet : il évalue la coordination motrice, la mémoire visuelle et la capacité à suivre une consigne. Autant de fonctions cérébrales qui peuvent être altérées dès les stades précoces de la démence.
“Cette tâche apparemment simple teste la mémoire, la motricité et la compréhension visuelle, offrant un aperçu précoce des troubles cognitifs”, expliquent les experts cités.
Ce type de test ne remplace évidemment pas un diagnostic médical, mais il agit comme un indicateur d’alerte, incitant à des examens plus poussés — IRM, tests neuropsychologiques ou analyses sanguines — pouvant confirmer la maladie.
Les premiers signes à surveiller selon le NHS

Le National Health Service (NHS) britannique recense plusieurs signaux d’alerte caractéristiques des débuts de la démence :
Des pertes de mémoire inhabituelles ou répétées ;
PUBLICITÉ:Des difficultés à se concentrer ou à suivre une conversation ;
Des oublis dans les gestes du quotidien (préparer un repas, s’habiller correctement, retrouver un objet) ;
Une confusion dans le temps ou l’espace (ne plus savoir quel jour on est, où l’on se trouve) ;
Des changements d’humeur ou de comportement.
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Souvent, ces symptômes restent discrets et s’aggravent progressivement. C’est pourquoi les médecins parlent de “déficience cognitive légère” lorsque les troubles sont présents mais encore modérés. Cependant, il ne faut jamais les banaliser : la démence n’est pas une évolution normale du vieillissement.
Un enjeu de santé publique mondial
Face au vieillissement de la population, les experts redoutent une hausse considérable des cas d’ici 2050, notamment dans les pays développés. La recherche s’oriente donc vers des tests de dépistage simples, rapides et accessibles, comme le test des deux doigts, capables de repérer la maladie bien avant qu’elle n’entraîne une perte d’autonomie.
Les spécialistes insistent : plus le diagnostic est précoce, plus les interventions sont efficaces — qu’il s’agisse de traitements médicamenteux, d’exercices cognitifs ou d’un accompagnement personnalisé.
 









