À Rennes, l’annonce n’avait rien d’un secret bien gardé, mais elle restait attendue. Nathalie Appéré, figure de la gauche rennaise depuis plus d’une décennie, s’apprête à briguer un troisième mandat.

Avant l’entrée en campagne prévue en janvier, elle consolide déjà ses alliances et esquisse les lignes politiques de la bataille municipale à venir. Même si le suspense était inexistant, Nathalie Appéré assume vouloir poursuivre le travail engagé depuis 2014. La maire socialiste confirme son intention de se présenter en mars 2026, tout en repoussant l’annonce formelle à son lancement de campagne. Elle promet de dévoiler son programme et de préciser ses priorités « au moment venu », donnant rendez-vous aux Rennais en janvier.
En attendant, elle a présenté l’équipe qui l’accompagnera dans les semaines décisives. Douze formations politiques de gauche rejoignent cette coalition, allant des écologistes aux communistes, en passant par les régionalistes de l’Union démocratique bretonne. Une alliance qualifiée de « large et inédite », dont la maire sortante se félicite, estimant qu’elle s’inscrit dans la continuité du travail réalisé depuis dix ans.
Une union de la gauche… sans La France insoumise

Si l’alliance est vaste, elle n’inclura pas La France insoumise. Le parti de Jean-Luc Mélenchon n’a jamais été convié, rappelle Nathalie Appéré, en raison de divergences « de fond et de forme ». Pour elle, difficile d’envisager un rapprochement avec une formation engagée dans « un projet de rupture et d’alternance ».
De leur côté, écologistes et communistes défendent ce choix d’union dès le premier tour. Gaëlle Rougier, porte-parole des Verts, souligne que deux mandats de collaboration ont permis d’établir un bilan commun, rendant cette coalition logique malgré les critiques de la droite.
Un bilan assumé malgré les critiques

Visée régulièrement par l’opposition, notamment sur les questions de sécurité ou d’aménagement urbain, Nathalie Appéré défend fermement son action. Elle évoque une équipe « solide et soudée », engagée dans une transformation profonde de Rennes, articulée autour de la justice sociale et de la transition écologique.
Elle reconnaît toutefois que tout n’est pas parfait. Lutter contre le narcotrafic, enrayer le racisme et les discriminations ou encore répondre aux nouvelles tensions qui traversent la ville figurent parmi les défis urgents. La maire socialiste affirme vouloir « poursuivre l’effort » pour répondre aux attentes des habitants.
Rennes, rempart symbolique contre l’extrême droite

Dans une ville où le Rassemblement national réalise traditionnellement ses plus faibles scores, la majorité sortante entend faire de ce particularisme un enjeu politique majeur. Nathalie Appéré promet de défendre Rennes comme un “bastion” contre la montée de l’extrême droite, en vue de l’élection présidentielle de 2027.
Elle dénonce « l’idéologie mortifère » du RN, la propagation des fake news, ainsi que le recul observé sur les droits féministes et écologiques. « Jusqu’à notre dernier souffle, nous mènerons ce combat », déclare-t-elle, affirmant que Rennes doit continuer à incarner un modèle de fraternité, de cohésion et de justice.










