Depuis près de deux décennies, Apolline de Malherbe s’est imposée comme l’une des voix les plus reconnues de l’information en continu.

Mais ces derniers jours, la journaliste de BFM TV a laissé place à une émotion rare, bouleversée par un drame marseillais auquel elle consacre toutes ses pensées. Arrivée en 2007 sur BFM TV, Apolline de Malherbe n’a cessé de gravir les échelons au sein de la chaîne d’information. D’abord chef d’édition, elle part ensuite trois années à Washington comme correspondante, une expérience qui façonne sa plume et son regard politique. De retour en France, elle enchaîne les responsabilités, jusqu’à devenir aujourd’hui l’un des visages emblématiques de la tranche 9h-10h, en plus de mener chaque matin l’interview politique de 8h30.
La journaliste, âgée de 45 ans, assume depuis longtemps une posture où la rigueur n’exclut pas l’émotion, un trait qui s’est illustré récemment face à l’un de ses invités.
L’assassinat de Mehdi Kessaci, un choc partagé en direct

Le 20 novembre, Apolline de Malherbe reçoit Amine Kessaci, militant anti-drogue, endeuillé par l’assassinat de son petit frère Mehdi, 20 ans, abattu de plusieurs balles à Marseille. Dès l’ouverture de l’entretien, l’émotion est palpable, la journaliste confiant avoir échangé tout le week-end avec son invité. Pour elle, le choc dépasse le cadre de l’actualité : « Vous êtes endeuillé, la France est endeuillée », lance-t-elle, visiblement affectée.
La disparition du jeune homme, « mort pour rien » selon son frère, a suscité un vaste élan de solidarité qui s’est concrétisé quelques jours plus tard.
Une marche blanche massive… mais un silence qui interroge
Le samedi 22 novembre, plus de 6 200 personnes participent à une marche blanche organisée en hommage à Mehdi. Des responsables politiques de tous bords, de LFI au RN, se mêlent à la foule. Mais cette mobilisation n’a pas dissipé la colère de la journaliste, qui regrette l’absence de certaines personnalités symboliques de Marseille.
Pour elle, ce rassemblement représentait un moment où la ville aurait pu s’unir au-delà du cadre politique, autour de ses figures culturelles les plus fédératrices.
Le coup de colère d’Apolline de Malherbe

Invité le 24 novembre sur son plateau, Manuel Bompard, député LFI, évoque l’importance de cette marche et l’émotion partagée. Mais une phrase déclenche immédiatement la réaction de la journaliste : « La population était très émue et c’était important que tout le monde soit là. »
Apolline de Malherbe l’interrompt, soulignant ce qu’elle considère comme une absence regrettable : « Vous dites que tout le monde était là, mais où étaient Jul, Soprano, ou Redouane Bougheraba ? » Pour elle, l’absence des icônes locales renvoie à un manque de soutien symbolique, alors même que la ville est meurtrie.
Une interpellation publique sur les réseaux sociaux
Quelques heures plus tard, la journaliste prolonge son message sur X. Elle cite explicitement les figures marseillaises manquantes, interpellant : « Où étaient Jul, Soprano, Zidane, Redouane Bougheraba ? »
Selon elle, leur présence au premier rang, aux côtés de la famille Kessaci, aurait envoyé un signal puissant. « Pourquoi ce silence ? Je guette leurs réseaux sociaux, et… rien », écrit-elle, déplorant un vide qu’elle juge incompréhensible dans un moment aussi douloureux pour Marseille.
Ce coup de gueule, rare venant d’une professionnelle de l’information, traduit la frustration d’une journaliste profondément touchée par un drame où elle voit un symbole : celui d’une jeunesse sacrifiée et d’une ville qui tente de se rassembler.










