Un crime d’une extrême violence secoue la Moselle. Trois hommes comparaissent cette semaine devant la cour d’assises à Metz après le meurtre barbare de Moustafa Adbib, travailleur handicapé de 54 ans, retrouvé découpé en morceaux près d’un barrage de la Moselle fin 2022.
L’affaire, sordide et incompréhensible, met en lumière un univers de marginalité marqué par la drogue, la violence et la précarité. Le 13 décembre 2022, l’alerte est donnée : Moustafa Adbib, pensionnaire d’un foyer pour personnes isolées placé sous curatelle renforcée, n’a plus donné signe de vie depuis trois jours. Quelques heures plus tard, son corps est découvert au nord de Metz, gisant près de la rivière. Le constat est glaçant : la victime est découpée, ses cuisses sectionnées, ses fémurs brisés, son visage tuméfié et son cou marqué par des traces de strangulation. Les experts concluent à une mort causée par de violents coups portés à la tête.
L’accusé principal : Djalal Bouguettouche
Devant la cour d’assises, Djalal Bouguettouche, né en 1995, est seul poursuivi pour meurtre. Selon l’accusation, il aurait roué de coups Moustafa Adbib « sans raison apparente » dans l’appartement d’un autre marginal, Julien Michel, lui-même sous curatelle. Déjà connu de la justice, Bouguettouche sortait d’un séjour en prison pour violences avec arme… contre ce même Julien Michel, qu’il aurait contraint à l’héberger à nouveau.
L’horreur ne s’arrête pas là : après le passage à tabac mortel, Bouguettouche aurait obligé Julien Michel à découper le cadavre avant de le jeter dans la Moselle.
Deux autres accusés pour complicité indirecte
Si Bouguettouche nie toujours les faits, les deux autres prévenus, Julien Michel et Philippe Lopes, corroborent la thèse de l’accusation.
Julien Michel est poursuivi pour recel de cadavre et atteinte à l’intégrité d’un cadavre.
Philippe Lopes, présent ce soir-là et consommateur de drogue avec les autres, est accusé de non assistance à personne en danger. Selon l’instruction, il aurait assisté à la scène avant de fuir.
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Un huis clos de marginalité et de violence
L’affaire illustre un contexte de dérive sociale et de précarité extrême, où drogue, dépendances et violences se mêlent à la vulnérabilité des victimes. Moustafa Adbib, travailleur handicapé de 54 ans, vivait déjà en situation fragile, placé sous curatelle et hébergé dans un foyer spécialisé.
Le verdict attendu vendredi
Le procès, qui se déroule jusqu’à vendredi, doit déterminer les responsabilités exactes de chacun. La défense de Bouguettouche continue de contester les accusations, mais la parole des deux autres prévenus et les éléments de l’enquête pèsent lourdement contre lui.