« Ce trafic a mis dans l’assiette du consommateur de la viande de cheval interdite à la consommation, c’est aussi simple que cela » : il a été requis jusqu’à un an de prison ferme ce mardi au procès d’une vaste escroquerie impliquant notamment des chevaux issus d’une ferme laboratoire de Sanofi-Pasteur.
Le procureur adjoint Jean-Yves Lourgouilloux a demandé lors de son réquisitoire, devant le tribunal correctionnel de Marseille, la condamnation de 21 des 25 accusés jugés depuis le 9 janvier, requérant des peines allant de trois mois de prison avec sursis à 3 ans de prison, dont un an ferme.
Délibération fin février
Pour Patrick Rochette, 68 ans, grossiste en viande chevaline à Narbonne (Aude), la peine la plus lourde a été prononcée : il a admis avoir falsifié les papiers de dizaines de chevaux issus d’une ferme laboratoire de Sanofi-Pasteur en Ardèche. Inaptes à la consommation, après avoir été utilisés pour l’élaboration de sérums antirabiques ou antivenimeux, ces bêtes avaient été abattues à Narbonne et en Espagne puis leur carcasse vendue à des bouchers d’Occitanie.
Accueillant l’ancienneté d’un dossier qui remonte à 2011, cette magistrate a néanmoins assuré que « les faits restent graves », avec « de la viande de chevaux de laboratoire ayant reçu des substances nocives pendant plusieurs années ». Alors que la défense doit plaider jusqu’à jeudi, le jugement sera mis en délibéré à la fin du mois de février.