Une brève remarque de Marine Le Pen sur Jordan Bardella a suffi à alimenter les spéculations sur de possibles tensions internes au sein du Rassemblement national.
Entre mise au point médiatique et rappels stratégiques, les deux figures phares du RN ont tenu à désamorcer toute polémique… avec fermeté. Tout est parti d’un déplacement de Marine Le Pen en Nouvelle-Calédonie, où elle a été interrogée sur la participation éventuelle de Jordan Bardella aux discussions institutionnelles prévues en juin. Dans un ton qu’elle voulait léger, elle a glissé : « Je ne suis pas sûre que Jordan, pour le coup, connaisse très bien les problématiques de la Nouvelle-Calédonie. » Cette phrase, prononcée sur LCI avec le sourire, a immédiatement déclenché une vague d’interprétations, certains y voyant une critique voilée de son successeur à la tête du parti.
Bardella apaise, Le Pen tranche
Face à l’agitation médiatique, Jordan Bardella a choisi de ne pas nourrir la polémique. Présent à la foire de Beaucaire, il a affirmé ne pas vouloir participer à un « concours de petites phrases ». Il a même précisé : « Elle est la mieux placée sur ce sujet, mais je vous rassure, je connais très bien les dossiers ultramarins. » Un effort manifeste pour calmer les esprits, sans pour autant se laisser rabaisser.
Marine Le Pen, invitée sur BFMTV et RMC quelques jours plus tard, a fini par clarifier les choses à sa manière. « Il n’y a pas de friture entre nous, pas de compétition idiote, stérile, débile. » Et d’ajouter avec franchise : « Je ne suis pas l’animal de compagnie de Jordan et il n’est pas le mien. » Une déclaration aussi cinglante que définitive, destinée à couper court aux rumeurs d’ambiguïté ou de rivalité interne.
La ligne rouge de l’intimité
La rumeur d’un couple Bardella-Le Pen, parfois alimentée par des internautes ou des commentateurs politiques, a également été balayée sans ménagement. « Nous ne sommes pas en couple », a tranché Marine Le Pen, interrogée sur une éventuelle présence conjointe à l’Élysée pour les négociations sur la Nouvelle-Calédonie. Une mise au point limpide qui vise autant à préserver son image qu’à repositionner clairement les rôles au sein du RN.
Un contexte politique à haute tension
La Nouvelle-Calédonie traverse actuellement une phase d’instabilité, entre contestations sociales et débats institutionnels. Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles discussions en juin à Paris, auxquelles Marine Le Pen compte bien participer. En tant que candidate déclarée à la présidentielle de 2027 – malgré une condamnation à cinq ans d’inéligibilité, actuellement suspendue –, elle entend s’impliquer activement dans ce dossier sensible. « Je suis convaincue que je serai candidate », a-t-elle affirmé, assurée.
Un tandem politique plus stratégique qu’émotionnel
La dynamique Bardella-Le Pen intrigue. Si certains imaginent un transfert progressif de leadership vers le jeune président du RN, Marine Le Pen n’a nullement l’intention de se retirer. Elle a d’ailleurs rappelé que, dans l’éventualité d’une victoire en 2027, elle nommerait Jordan Bardella Premier ministre, affirmant ainsi son autorité tout en ménageant l’ascension du dauphin. Une manière de conserver la maîtrise sans freiner les ambitions de son successeur.