Alors que la présidentielle de 2027 se profile à l’horizon, le Rassemblement national se retrouve au centre des spéculations, non seulement pour ses intentions électorales, mais aussi pour l’équilibre interne entre ses deux figures majeures : Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Si l’unité est affichée, quelques nuances dans les discours laissent planer le doute sur la dynamique réelle entre la patronne historique et son jeune dauphin. Marine Le Pen ne compte pas céder sa place. C’est le message clair qu’elle a martelé ce week-end depuis la Nouvelle-Calédonie. Malgré ses ennuis judiciaires persistants, la triple finaliste à l’élection présidentielle a confirmé qu’elle serait à nouveau candidate en 2027. « Il n’y a aucune friture », a-t-elle insisté, démentant toute tension avec Jordan Bardella. Mais cette affirmation vient en réponse à une pique qu’elle-même avait lancée, une semaine plus tôt, à l’égard de son protégé.
« Je ne suis pas sûre que Jordan connaisse très bien les problèmes de la Nouvelle-Calédonie », avait-elle glissé avec un ton presque condescendant. Une remarque perçue par beaucoup comme un rappel à l’ordre, voire comme un signal de méfiance vis-à-vis des ambitions croissantes du président du RN.
Jordan Bardella : une ascension médiatique parallèle
Jordan Bardella ne reste pas dans l’ombre. Sur le plateau de Une ambition intime animé par Karine Le Marchand, il s’est montré plus personnel que jamais, évoquant sa vie privée et son rapport à la notoriété. Une stratégie de communication bien pensée, qui vise à humaniser son image et élargir son électorat au-delà des frontières du parti.
Cette médiatisation pourrait servir de tremplin pour une candidature éventuelle, d’autant que Bardella bénéficie d’une cote de popularité élevée dans l’électorat jeune et conservateur. Pourtant, il s’abstient toujours d’annoncer ses intentions, laissant Marine Le Pen occuper l’espace présidentiel… pour l’instant.
Une cohabitation stratégique, mais fragile
Officiellement, tout va bien. Marine Le Pen l’assure : « Ça va très bien avec Jordan », et elle le qualifie encore de « successeur naturel », comme elle l’a déjà déclaré à plusieurs reprises. Mais derrière cette façade d’unité, les petites phrases, les différenciations subtiles sur certains dossiers et les stratégies médiatiques parallèles révèlent une cohabitation de plus en plus délicate.
Le duel n’est pas encore déclaré, mais les lignes bougent. Marine Le Pen veut éviter toute déstabilisation du RN en pleine montée dans les sondages, surtout à l’approche des élections européennes et régionales. Elle verrouille donc sa candidature de 2027, tout en gardant Bardella sous contrôle.