Une décision lourde de conséquences pour Marine Le Pen. La cheffe du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale voit son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais lui être retiré.

Le Conseil d’État a confirmé la démission d’office prononcée par le préfet, à la suite de sa condamnation à une peine d’inéligibilité avec exécution immédiate. La triple candidate à l’élection présidentielle contestait la décision du tribunal administratif de Lille, qui avait déjà refusé d’annuler l’arrêté préfectoral la démettant de son mandat. Marine Le Pen soutenait que la loi créait une différence de traitement injuste entre les élus locaux et les parlementaires, ces derniers ne perdant leur siège qu’après une condamnation définitive.
Pour elle, cette situation portait atteinte au principe d’égalité devant la loi et méritait un réexamen constitutionnel.
Le Conseil d’État tranche : la règle est claire

Les magistrats ont rappelé la jurisprudence constante : tout élu local condamné à une peine d’inéligibilité assortie de l’exécution provisoire doit être automatiquement démis de son mandat.
Autrement dit, la sanction s’applique sans attendre que les voies de recours soient épuisées.
Le Conseil d’État souligne également que le Conseil constitutionnel a déjà jugé conforme à la Constitution une disposition similaire concernant les conseillers municipaux, dont la situation est juridiquement comparable à celle des conseillers départementaux.
Une condamnation qui pèse lourd dans le parcours politique

Marine Le Pen a été condamnée le 31 mars par le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des emplois présumés fictifs au Parlement européen. La décision prévoit cinq ans d’inéligibilité, dont l’exécution est immédiate, ainsi qu’une peine de quatre ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis, et une amende de 100.000 euros.
Cette affaire vient perturber la trajectoire politique d’une figure majeure de la vie publique, souvent citée comme candidate naturelle du RN pour 2027.
Un nouveau tournant avant un procès en appel décisif
L’appel aura lieu du 13 janvier au 12 février. L’issue de cette procédure sera cruciale, car une confirmation en appel scellerait durablement la mise à l’écart électorale de Marine Le Pen.
Une éventuelle réformation pourrait au contraire relancer sa capacité à se présenter à de futures échéances.
D’ici là, la décision de ce 10 novembre marque une étape politique symbolique : le Conseil d’État a rappelé que les élus locaux ne bénéficient d’aucune protection particulière face à l’inéligibilité.










