Alors que les tensions internationales redessinent les priorités énergétiques de l’Europe, la députée Manon Aubry n’a pas mâché ses mots.
Invitée sur France 3, elle a dénoncé les contradictions du gouvernement, appelant à la mobilisation contre ce qu’elle qualifie de « guerre sociale ». Retour sur une prise de parole engagée.
Lors de son intervention, Manon Aubry a alerté sur l’explosion des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe. « Elles ont augmenté de 80 % en un an », a-t-elle affirmé, soulignant un paradoxe géopolitique troublant : alors que l’Union européenne affiche une position ferme contre Moscou, la France continue de financer indirectement le régime de Vladimir Poutine. « Cela représente 3 milliards d’euros qui vont directement dans la poche de Poutine », a-t-elle martelé, en déplorant l’absence criante de diversification des sources d’approvisionnement énergétique.
Le double discours budgétaire d’Emmanuel Macron
Manon Aubry a aussi profité de cette tribune pour fustiger les choix économiques du président de la République. Selon elle, les priorités budgétaires du gouvernement révèlent une hypocrisie manifeste. « 100 milliards pour les chars d’assaut, aucun pour les hôpitaux », a-t-elle dénoncé, accusant Emmanuel Macron de sacrifier les besoins sociaux au profit des dépenses militaires. Un déséquilibre qui, selon elle, reflète une trahison des engagements sociaux du pouvoir exécutif.
Un appel ferme à la mobilisation du 1er mai
La députée insoumise a ensuite tourné son regard vers le calendrier social, appelant à une mobilisation massive pour la Fête du travail. « Le 1er mai doit être une grande mobilisation contre la guerre sociale menée par le gouvernement », a-t-elle lancé, exhortant les citoyens à ne pas céder à la résignation. Pour elle, la meilleure réponse à cette politique austère réside dans une résistance collective, fondée sur la détermination populaire.
Une audience modeste mais médiatiquement significative
Diffusée entre 12 h 08 et 12 h 28, l’émission Dimanche en politique a attiré environ 268 000 téléspectateurs. Ce chiffre représente 3,2 % de part d’audience, un score relativement modeste face aux mastodontes TF1, France 2 et M6, mais suffisant pour assurer une visibilité certaine à l’intervention de la députée européenne. Dans un contexte de désaffection généralisée pour les émissions politiques, chaque passage compte pour faire entendre une voix dissonante.
France 3 distancée dans la bataille des chaînes
Cette performance d’audience a mis en lumière les difficultés de France 3 à rivaliser avec ses concurrentes. Même TMC, avec une rediffusion légère du Bêtisier de l’été, a enregistré des scores similaires. Un constat qui fragilise le positionnement de cette émission politique dominicale, malgré une volonté affirmée de la chaîne de maintenir ce rendez-vous hebdomadaire dans sa grille.
Une diffusion en date stratégique mais risquée
Le choix de programmer l’émission un dimanche de Pâques soulève des interrogations. L’an dernier, France 3 avait renoncé à une diffusion nationale pendant cette période, estimant que l’audience ne serait pas au rendez-vous. Cette année, le pari a été tenté malgré les risques, avec des résultats mitigés. La question de l’opportunité de diffuser Dimanche en politique lors de week-ends particuliers reste ouverte.
Malgré les fluctuations d’audience, Dimanche en politique conserve sa formule : des débats politiques en plateau, des interviews musclées, et une diffusion régulière chaque dimanche à 11 h 40. Aux manettes, Francis Letellier poursuit sa mission de décryptage de l’actualité politique, dans un format qui peine cependant à renouveler l’intérêt du grand public.
Ce n’est pas la première fois que Manon Aubry se retrouve au cœur d’une polémique télévisée. Son face-à-face tendu avec Sonia Mabrouk sur CNews, ou encore son annonce de départ précipité de BFMTV quelques mois plus tôt, ont déjà marqué les esprits. À chaque fois, l’eurodéputée insoumise se distingue par son ton direct, son refus du compromis et sa capacité à polariser l’opinion.