Ce lundi de Pentecôte, c’est Neïla Latrous qui a pris les rênes de l’interview politique matinale sur BFMTV, recevant Manon Aubry, figure emblématique de la France insoumise.
Un entretien explosif marqué par des déclarations tranchées sur Gaza, l’État français, et Emmanuel Macron, dans un contexte tendu où la parole politique est scrutée avec intensité. Manon Aubry n’a pas mâché ses mots face à la caméra de BFMTV en dénonçant ce qu’elle qualifie de « violation du droit international ». Invitée du Face à face ce 9 juin, l’eurodéputée insoumise a vivement réagi à l’interception par Israël d’un navire humanitaire en route vers Gaza. À bord se trouvent notamment l’activiste Greta Thunberg et l’eurodéputée Rima Hassan. « C’est une arrestation illégale », a martelé Manon Aubry, en pointant l’inaction de la communauté internationale. Pour elle, ce sont les dirigeants israéliens, qu’elle accuse de commettre un génocide, qui devraient rendre des comptes. Une prise de position radicale, assumée et clivante, qui a fait écho bien au-delà du plateau.
Islamophobie et sécurité : une charge contre l’État
Interrogée sur le climat d’insécurité en France, Manon Aubry a opéré un virage rapide vers un autre thème brûlant : celui de l’islamophobie. Selon elle, cette dernière n’est pas seulement alimentée par les discours médiatiques ou certains groupuscules, mais encouragée « jusqu’au plus haut sommet de l’État ». Une accusation directe envers l’exécutif, lancée sans détour. Cette déclaration, déjà largement commentée sur les réseaux sociaux, s’inscrit dans la ligne dure défendue par la France insoumise, qui estime que le gouvernement instrumentalise les questions identitaires à des fins politiques.
Un tacle appuyé contre Emmanuel Macron
Les propos récents d’Emmanuel Macron, opposant « lavage de cerveau » écologique et obsession sécuritaire, ont aussi été la cible de la députée européenne. Manon Aubry n’a pas tardé à riposter : « Fort de café ! », s’est-elle exclamée, moquant le cynisme présidentiel. Avec une formule qui a marqué les esprits — « Si vous preniez votre tasse de café en même temps, on a tous envie de s’étouffer » —, elle a fustigé ce qu’elle décrit comme l’hypocrisie climatique du chef de l’État. Pour elle, Emmanuel Macron est « le roi des renoncements en matière environnementale », illustrant ce qu’elle voit comme une fracture croissante entre discours et action.
Une audience record pour un rendez-vous musclé
Diffusé entre 8h33 et 8h53, cet entretien a offert à BFMTV l’un de ses meilleurs scores de la matinée. Avec 367 000 téléspectateurs, la chaîne réalise une part de marché de 10,1 % auprès des 4 ans et plus, et se classe leader sur les 25-49 ans avec un impressionnant 13,9 % de part d’audience. Une performance qui confirme l’attrait du public pour des échanges sans filtre, où la confrontation d’idées prend le pas sur les éléments de langage. Pour BFMTV, ce type de duel politique reste un moteur d’audience solide et un outil d’influence médiatique puissant.
Retour à la normale ce mardi
Après cette parenthèse assurée par Neïla Latrous, Apolline de Malherbe a retrouvé son fauteuil dès ce mardi 10 juin. L’émission Le face à face, diffusée chaque matin à 8h30, conserve son statut de rendez-vous incontournable de la matinale politique, en combinant interviews directes, tensions idéologiques et analyse de l’actualité brûlante. Un format qui s’affirme comme l’un des plus scrutés du paysage médiatique français, en particulier à l’approche des grands rendez-vous électoraux.