Engagée en politique, mais aussi passionnée de sport, Manon Aubry trouve dans le water-polo un équilibre inattendu. Une discipline exigeante qu’elle pratique avec assiduité malgré un emploi du temps chargé.
Militante aguerrie de La France insoumise depuis 2018 et figure montante du Parlement européen, Manon Aubry mène un double combat : celui des idées et celui de la résistance physique. À 35 ans, la présidente du groupe de la gauche européenne n’hésite pas à enfiler son bonnet de bain bleu pour s’entraîner plusieurs fois par semaine au cœur de Paris.
Le quotidien Le Monde avait levé le voile, en mai 2024, sur cette facette peu connue de l’élue : trois fois par semaine, elle s’entraîne dans une piscine du 18e arrondissement, fidèle à son équipe et à un sport qui lui permet de relâcher la pression.
Une passion née dans l’enfance
C’est sa mère, qui ne savait pas nager, qui a initié très tôt Manon Aubry à la natation. « Elle voulait que je sois à l’aise dans l’eau, nous vivions près de la mer », confiait-elle à Paris Match en 2024. Si les débuts furent hésitants, la passion a pris racine et s’est transformée en engagement sportif sérieux : quatre années en section sport-études au lycée.
Après le bac, ses études la mènent à Paris, loin des bassins. Elle délaisse temporairement la natation pour le handball, avant de revenir à ses premières amours, avec une formule qui lui ressemble : « du hand dans l’eau », comme elle aime le décrire.
Une discipline exigeante, souvent méconnue
Aujourd’hui capitaine de son équipe, la députée européenne joue au poste de demi, équivalent d’un arrière gauche. Elle s’investit pleinement dans les stages, les compétitions, les entraînements collectifs, et même dans la promotion du water-polo, qu’elle juge largement sous-estimé en France.
« Ce sport est éreintant. On termine littéralement rincé« , raconte-t-elle. Selon elle, la discipline manque cruellement de reconnaissance, et « la France n’a jamais pris le water-polo au sérieux », déplore-t-elle, pointant l’absence d’une vraie fédération indépendante pour le structurer.
Une élue les pieds sur terre, la tête dans l’eau
Le 1er juin dernier, Manon Aubry a partagé sur Instagram une série de clichés où on la voit dans une piscine extérieure, en maillot coloré, lunettes vissées sur le nez, prête à plonger. Un « clap de fin » de stage, après douze heures d’entraînement, vécu avec sa « team » et une vue imprenable sur la mer.
Loin des joutes parlementaires, ces moments d’effort collectif et de cohésion sportive semblent lui offrir un souffle bienvenu. Une façon de rester ancrée, lucide, et de continuer à mener le combat politique avec énergie.