Une histoire familiale tumultueuse qui les a jadis rapprochées, mais dont les liens sont désormais rompus : à l’âge de 48 et 41 ans, les deux sœurs Maïwenn et Isild Le Besco vivent une brouille, comme l’a révélé la cadette dans son autobiographie « Dire vrai », parue ce mercredi 1er mai.
Cette distanciation, bien que difficile à vivre pour elle, pourrait être le fruit d’une prise de conscience profonde. C’est un ouvrage majeur pour elle : à 41 ans, l’actrice et réalisatrice Isild Le Besco publie ce mercredi 1er mai son autobiographie, « Dire vrai », où elle dévoile les hauts et les bas d’une existence mouvementée.
Des épisodes de violence qui ont entaché ses relations jusqu’à ses triomphes, en passant par les affres de l’emprise de Benoît Jacquot, elle livre un récit empreint de transparence.
Un ouvrage qui a été lu et accepté par sa famille, à l’exception notable de sa sœur aînée, Maïwenn, avec qui les relations sont rompues – selon nos informations, à l’initiative de Maïwenn elle-même -, comme le rapporte le quotidien Le Monde dans un portrait consacré à la quadragénaire.
Ce fossé n’est pas récent : dès les premières pages de son livre, Isild Le Besco relate une anecdote impliquant sa sœur aînée, réalisatrice renommée de films tels que « Polisse » ou « Jeanne du Barry ».
En larmes à la sortie d’une projection, cette dernière implore sa cadette de rester à ses côtés : « Je t’aime, ne m’en veux pas, ne disparais pas », lui demande-t-elle.
Mais cette demande est aujourd’hui lettre morte : « Nous n’avons plus rien à voir l’une avec l’autre. Je ne veux pas être associée à elle », a déclaré Maïwenn le 20 avril dernier au journal en ligne britannique The Independent, d’une manière brute et tranchante.
Cette réponse contraste avec les éloges des autres membres de la fratrie à l’égard de la démarche d’Isild Le Besco et de son autobiographie.
« Isild a pleinement pris conscience de son vécu. Avant, elle savait que quelque chose n’allait pas. Aujourd’hui, elle met de l’ordre dans ses pensées, elle est sur la bonne voie », témoigne notamment Kolia, le plus jeune, tandis que Jowan assure qu’il la « soutient totalement ».
« Elle ne raconte pas d’histoires. C’est très courageux de sa part de se livrer ainsi, ce n’est pas dans sa nature, c’est difficile », ajoute-t-il.
Maïwenn, décrite comme une « deuxième mère » par Isild Le Besco au cœur de leur enfance tumultueuse, marquée par des parents violents, semble être une figure difficile à appréhender pour la cadette.
« Elle manque à notre équipage de survivants », écrit-elle à propos de sa grande sœur. Cette rupture peut s’expliquer par une évolution de comportement et de prise de conscience de la part d’Isild Le Besco au fil des années.
« Enfant, Isild admirait Maïwenn, c’était une relation fusionnelle. Mais aujourd’hui, il y a une incompatibilité entre elles, car Isild n’est plus soumise.
Or, Maïwenn a besoin de personnes qui approuvent sa façon d’être et d’agir », analyse une amie des deux sœurs. Peut-être cette désunion est-elle liée aux révélations de la cadette dans son livre, notamment concernant la relation de Maïwenn avec Luc Besson au début des années 90.
Le récit met en lumière une relation déséquilibrée entre Maïwenn, alors âgée de moins de 20 ans et jeune mère, et le cinéaste déjà dans la trentaine.
Isild, qui n’avait que 8 ans à l’époque, décrit une dynamique relationnelle qui laissait à désirer, notamment marquée par un certain déséquilibre de pouvoir et une atmosphère oppressante.
La rupture qui s’ensuivit, alors que Maïwenn venait d’accoucher de leur fille Shanna, demeure une blessure ouverte pour Isild, qui exprime son ressentiment à travers ses écrits.
« Luc représentait le rêve d’un ailleurs, une issue qui s’est révélée être un cauchemar », confie-t-elle au Monde. « A posteriori, cela donne l’impression que nous étions les personnages d’un film où Luc jouait le héros et où nous étions le prolongement de notre sœur aînée. Puis, le film a été arrêté ».
Une question demeure : Isild Le Besco a-t-elle sollicité l’autorisation de Maïwenn pour évoquer sa vie privée ? Aujourd’hui, nous lisons le témoignage d’Isild, alors enfant à l’époque, une perspective qui ne peut pas avoir été bien reçue par sa sœur aînée.