Dix-sept ans après le raz-de-marée de « Bienvenue chez les Ch’tis », Dany Boon revient avec tendresse sur l’un des souvenirs les plus marquants de sa carrière : une projection présidentielle à l’Élysée, en présence de sa mère.
Entre fierté familiale, stress vestimentaire et humour bien placé, le comédien raconte une parenthèse aussi intime que symbolique. Avec plus de 20 millions de spectateurs en salles, « Bienvenue chez les Ch’tis » reste un phénomène culturel unique dans le paysage cinématographique français. Seul « Titanic » a fait mieux au box-office national. Ce succès hors norme avait offert à Dany Boon une reconnaissance rare, jusqu’au sommet de l’État. Le 15 avril 2018, l’humoriste est convié à l’Élysée pour présenter son deuxième long-métrage à Nicolas Sarkozy. À cette occasion, il tient à ce que sa mère, Danièle Hamidou-Ducatel, soit présente à ses côtés.
Mais cette invitation présidentielle ne va pas sans bouleverser les habitudes de la septuagénaire. Dany Boon, très proche de cette femme qui l’a élevé seule après avoir été rejetée par son père à l’âge de 17 ans pour être tombée enceinte, partage ce souvenir précieux dans l’émission Chez Claire, animée par Claire Chazal sur YouTube.
Une mère discrète, un fils insistant
« Je ne veux pas venir », lance-t-elle d’abord, peu à l’aise avec l’apparat républicain. Malgré les arguments insistants de son fils — « Il y aura les enfants, toute la famille, maman, il faut que tu sois là » — elle hésite encore. Le blocage ? Elle estime ne rien avoir à se mettre. Qu’à cela ne tienne : Dany Boon lui achète une robe. Un geste simple, mais rempli de sens, pour une femme pudique et modeste, peu habituée aux salons dorés de la République.
Ce refus initial en dit long sur la pudeur de cette mère, restée à l’écart de la lumière malgré le triomphe de son fils. Ce n’est pas la première fois que Dany Boon évoque avec émotion leur lien indéfectible, forgé dans les difficultés et les sacrifices.
Le soulagement discret d’une mère angoissée
Arrivée à l’Élysée, la nervosité de Danièle Hamidou-Ducatel est palpable. « Je la vois super angoissée », se souvient son fils. Ce qui la détend finalement ? Le buffet. « C’est un buffet, on n’est pas assis ! », souffle-t-elle, soulagée à l’idée de ne pas avoir à gérer l’angoisse du protocole et des couverts multiples. Une scène pleine de tendresse, reflet de la simplicité d’une femme face aux codes de la haute sphère.
Pour elle, l’enjeu n’était pas l’honneur ou le prestige, mais la peur de ne pas être à la hauteur dans un monde codifié qu’elle ne connaissait pas. Une réaction d’autant plus émouvante qu’elle fait écho à un sentiment universel : celui de se sentir déplacé dans un décor qui n’est pas le sien.
Une plaisanterie présidentielle pour détendre l’atmosphère
La suite de la soirée se déroule sans accroc. Nicolas Sarkozy se montre « très sympa », Carla Bruni est présente, et la visite de l’Élysée s’effectue dans une ambiance détendue. Pour clore l’événement, Dany Boon ne résiste pas à une pirouette : « Très bien, on va réfléchir, on vous fera une offre, merci pour la visite », lance-t-il au chef de l’État, avec un clin d’œil malicieux.
Cette boutade, typiquement Boon, scelle un moment de grâce entre humour, émotion et hommage filial. Elle désamorce les tensions et offre à sa mère un sourire dans un cadre impressionnant. Une façon pour l’humoriste de réconcilier les deux mondes qu’il incarne si bien : celui de la réussite publique et celui, plus intime, des racines populaires.
Une mémoire familiale qui résiste au temps
Cette anecdote, racontée avec émotion des années après les faits, témoigne du lien indéfectible entre Dany Boon et sa mère. Elle incarne aussi l’ascension d’un fils qui, malgré le succès, n’a jamais perdu le contact avec la simplicité de ses origines. Dans cette Élysée aux dorures étincelantes, c’est peut-être la robe offerte, le stress maternel et la blague finale qui resteront les souvenirs les plus précieux.