La polémique enfle à Bruxelles. L’Université libre de Bruxelles (ULB) est au cœur d’une tempête médiatique et politique après avoir validé le choix des étudiants.
L’ancien sénateur belge et médecin, connu pour ses positions tranchées sur l’immigration, dénonce un virage idéologique dangereux et une atteinte au débat démocratique. Le choix de Rima Hassan, militante engagée sur la question palestinienne, comme marraine de promotion, suscite de vives réactions. Son nom sera associé à ceux de figures comme Robert Badinter ou Gisèle Halimi, ce que certains jugent légitime, tandis que d’autres y voient une dérive militante. Pour Alain Destexhe, ce choix illustre la transformation de l’ULB, autrefois bastion du « libre examen », en une institution soumise à des logiques communautaires et idéologiques.
Une université accusée d’intolérance sélective
L’ancien parlementaire dénonce ce qu’il considère comme une tolérance à sens unique. Selon lui, les conférenciers critiques de l’islam ou perçus comme pro-israéliens sont régulièrement empêchés de s’exprimer, tandis que des personnalités comme Tariq Ramadan ou Rima Hassan sont accueillies sans heurts. L’occupation d’un bâtiment rebaptisé au nom d’un prisonnier palestinien, les pressions exercées sur certains étudiants juifs et la suspension des partenariats avec les universités israéliennes sont autant d’éléments pointés comme signes d’un climat délétère.
Une hypothèse qui vaut à Destexhe des poursuites
Dans un message publié sur le réseau X, Alain Destexhe a avancé l’idée que les évolutions démographiques de Bruxelles expliquent en partie ce type de choix politiques et symboliques. Pour étayer son propos, il avait publié des prénoms d’étudiants en droit, sans donner d’identité complète, estimant que ces données avaient une valeur sociologique. Cette démarche a provoqué l’ire de l’université, qui a décidé d’engager des poursuites judiciaires contre lui, l’accusant de stigmatisation.
Bruxelles, capitale en mutation
Le débat s’inscrit dans un contexte plus large : selon diverses études, 61 % des habitants de Bruxelles sont aujourd’hui d’origine extra-européenne. Le cours de religion musulmane est devenu le premier choix dans les écoles officielles, et plusieurs enquêtes sociologiques soulignent la prévalence de préjugés antisémites au sein de la population musulmane, en comparaison avec l’ensemble de la société belge. Des données qu’Alain Destexhe met en avant pour justifier son analyse, mais qui, selon l’ULB, alimentent une vision jugée discriminatoire.
Liberté académique ou censure politique ?
Pour l’ancien sénateur, l’affaire révèle surtout une crise du débat public en Belgique, où certains sujets – l’immigration, l’islamisation ou les tensions communautaires – seraient devenus tabous. « Le libre examen aurait dû permettre la discussion, la contradiction, la nuance », plaide-t-il. Au lieu de cela, il accuse l’ULB d’avoir préféré l’intimidation judiciaire. Reste désormais à savoir si cette affaire se limitera à une polémique médiatique ou si elle débouchera sur un procès à forte portée symbolique.