Il revient là où on ne l’attendait plus. Ce mercredi 30 juillet, Luc Besson ressurgit avec un film fantastique à l’ampleur internationale, adaptant avec audace le Dracula de Bram Stoker. Derrière cette œuvre de 45 millions d’euros se cache un homme que la passion a usé jusqu’à l’extrême.
À 66 ans, Luc Besson signe son grand retour derrière la caméra avec une adaptation franco-britannique de Dracula, mêlant horreur gothique et souffle cinématographique moderne. Pour incarner le vampire le plus célèbre de l’histoire, il a misé sur Caleb Landry Jones, acteur caméléon à l’intensité brute. À ses côtés, Christoph Waltz — le prêtre — promet un affrontement spirituel d’une rare intensité. Le casting s’étoffe de Raphael Luce et Guillaume de Tonquédec, pour une production qui a englouti 45 millions d’euros, preuve que Besson n’a rien perdu de son goût du vertige.
Un pari artistique audacieux, où se mêlent ambition visuelle et profondeur symbolique, dans la lignée de ses précédents chefs-d’œuvre. Après des années de discrétion relative, le réalisateur d’Arthur et les Minimoys revient avec une énergie cinématographique que rien ne semble altérer. Du moins, en apparence.
Une carrière jalonnée de chefs-d’œuvre… et d’excès
En quarante-cinq ans de carrière, Luc Besson a façonné un pan entier du cinéma français. Avec 21 films réalisés, 75 scénarios écrits et pas moins de 127 œuvres produites, le fondateur d’EuropaCorp a imprimé son nom dans toutes les strates du 7ᵉ art. Du Grand Bleu à Lucy, en passant par Léon ou Jeanne d’Arc, il a sans cesse repoussé les frontières du genre.
Mais ce rythme effréné, il l’a payé cher. Lors d’un passage dans l’émission Les Grandes Gueules sur RMC, le cinéaste a fait une révélation sidérante : à force de travailler sans relâche, il a été plongé dans deux à trois comas d’épuisement. “Je donne tout à mes films”, confesse-t-il avec gravité, évoquant ces moments de bascule passés sous silence jusqu’alors.
Des alertes graves, qui n’ont heureusement laissé aucune séquelle… mais une profonde remise en question.
Une leçon de vie face au miroir du temps
« Je me suis trop sacrifié, y compris pour mes enfants », regrette aujourd’hui le réalisateur. Longtemps absorbé par son obsession du cinéma, Luc Besson admet avoir négligé sa vie privée, au point de vouloir désormais ralentir la cadence. Moins en faire pour mieux faire, tel est son nouveau credo.
Père de cinq enfants, le cinéaste a connu plusieurs relations amoureuses, certaines marquées par la tourmente médiatique. Sa première fille, Juliette, est née de son union avec l’actrice Anne Parillaud, rencontrée dans les années 80. Puis vient Maïwenn, mineure à l’époque de leur relation, avec qui il a eu Shanna, avant de croiser le destin de Milla Jovovich, rencontrée sur le tournage du Cinquième Élément, qu’il épouse en secondes noces.
Mais c’est auprès de la productrice Virginie Silla qu’il construira l’union la plus stable : plus de vingt ans d’amour et trois enfants, Thalia, Sateen et Mao. Une cellule familiale qu’il a longtemps préservée… jusqu’à leur récente séparation. Désormais, il fréquente l’avocate Sarah Saldmann, dont la notoriété grandissante dans les médias n’échappe à personne.
Le feu sacré du cinéma, malgré tout
Malgré les coups durs, les polémiques, la fatigue et les drames intimes, Luc Besson ne renonce jamais à créer. Ce Dracula revisité n’est pas seulement un film : c’est une déclaration d’amour au 7ᵉ art, un acte de foi ténébreux et flamboyant.
À 66 ans, le Prince du cinéma français renoue avec le fantastique, avec une fougue intacte et un regard neuf. Une œuvre testamentaire, peut-être — mais surtout la preuve vivante qu’un artiste habité ne renonce jamais à ses démons.