Une victoire juridique pour Jordan Bardella et Hachette Livre : après des mois de tensions et de contestations, le tribunal des activités économiques de Paris a tranché en faveur du président du Rassemblement National.
La régie publicitaire de la SNCF, Mediatransports, est jugée fautive pour avoir refusé de diffuser la campagne de publicité liée au livre de Bardella.
Le litige avec Mediatransports
Le conflit entre Hachette Livre et Mediatransports trouve son origine dans la diffusion de la campagne publicitaire pour le livre de Jordan Bardella, intitulé Ce que je cherche. Le 9 avril 2025, les deux parties ont annoncé avoir remporté leur bataille juridique après qu’un tribunal parisien ait jugé que la régie publicitaire de la SNCF avait agi de manière injustifiée en refusant la campagne d’affichage. Ce jugement marque un tournant dans ce litige qui a mis en lumière des tensions politiques et sociales autour du Rassemblement national et de son influence croissante.
Une campagne d’affichage contestée
En octobre 2024, la publication du livre et la mise en place d’une campagne d’affichage dans plusieurs gares parisiennes et provinciales ont provoqué une vague de protestations. Les syndicats de cheminots, notamment SUD-Rail, ont exprimé leur rejet catégorique de la campagne, la qualifiant de « soutien à un parti d’extrême droite ». Selon eux, cette campagne serait en contradiction avec les valeurs du syndicat et, par extension, celles de la SNCF. Les cheminots ont d’ailleurs exigé l’annulation de l’affichage, affirmant que le Rassemblement National était responsable de « nombreuses actions contre les valeurs républicaines », évoquant même ses liens avec les régimes de Vichy et de l’OAS.
La pression politique et syndicale
L’affaire a rapidement pris une tournure politique. La France Insoumise a soutenu la cause des syndicats, poussant l’argumentation jusqu’à l’extrême. Des députés comme Thomas Portes et Béranger Cernon ont estimé que cette campagne était une insulte à la mémoire des cheminots tués sous le régime de Vichy. Face à une telle pression, la SNCF a réagi rapidement. L’entreprise publique a affirmé que la diffusion de la campagne serait revue à la lumière de la découverte de l’identité de l’auteur et de la teneur politique du message.
La régie publicitaire et la censure
Mediatransports a pris une décision radicale, annonçant quelques jours plus tard qu’elle ne diffuserait pas la campagne. Cependant, le refus de la régie publicitaire n’était pas fondé sur des critères juridiques solides, car rien dans la loi française n’oblige un éditeur à divulguer l’identité de l’auteur lors de la réservation de panneaux publicitaires. Ce manque de transparence a conduit Jordan Bardella et son éditeur à dénoncer une forme de censure. L’éditorialiste a souligné la pression des syndicats, accusant Mediatransports de céder à ces pressions.
La victoire en justice
Six mois après les événements, la décision du tribunal des activités économiques a tranché en faveur de Hachette Livre et de Jordan Bardella. Le tribunal a estimé que la campagne publicitaire ne présentait aucun caractère politique et qu’elle ne constituait pas une menace pour l’ordre public. Ainsi, la régie publicitaire de la SNCF a été jugée fautive pour avoir refusé la campagne sur la base de critères qui ne respectaient pas les conditions générales de vente de Mediatransports.