Un rapport de la Cour des comptes publié le 23 septembre 2025 met à nu les fragilités économiques de France Télévisions. Malgré sa légitimité éditoriale et ses 17 millions de téléspectateurs quotidiens, le groupe public affiche un déficit préoccupant et des rémunérations jugées trop élevées pour ses figures emblématiques.
Depuis 2017, France Télévisions a multiplié les efforts de rationalisation : baisse de 10 % des effectifs, unification des rédactions, restructurations internes. Pourtant, le déficit cumulé atteint 81 millions d’euros entre 2017 et 2024, et les prévisions annoncent encore un trou de 40 millions en 2025. Un constat sévère qui questionne la viabilité économique du service public audiovisuel.
Des salaires dans le viseur de la Cour des comptes
Le rapport pointe particulièrement la masse salariale. Malgré les coupes d’effectifs, elle n’a reculé que de 1,95 % en huit ans, un chiffre jugé insuffisant.
Avec un salaire moyen de 71 490 euros bruts annuels, France Télévisions reste au-dessus du reste du secteur (66 700 euros). Dans ce contexte, les rémunérations des têtes d’affiche apparaissent comme un symbole de déséquilibre.
Léa Salamé et Élise Lucet, emblèmes d’un système coûteux
Si aucun nom n’est cité dans le rapport, l’opinion se tourne vers les journalistes les plus connues : Léa Salamé et Élise Lucet. Leurs émissions – Quelle époque !, Cash Investigation, Envoyé spécial – incarnent l’exigence journalistique et l’indépendance du service public. Mais leurs salaires élevés alimentent le débat : comment concilier prestige éditorial et fragilité financière ?
Un dilemme entre qualité et contraintes budgétaires
Les magistrats appellent à des « réformes structurelles » rapides. Mais lesquelles ? Réduction des rémunérations des vedettes ? Réorganisation plus drastique des services ? Diversification vers le numérique pour générer de nouvelles recettes ? Chaque option comporte des risques, notamment celui d’affaiblir la crédibilité éditoriale face aux chaînes privées.
France Télévisions se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Assumer ses missions de service public tout en réduisant son train de vie devient un enjeu vital. Sans mesures fortes, l’avenir financier du groupe pourrait compromettre sa place unique dans le paysage audiovisuel français. Pour l’instant, la balle est dans le camp du gouvernement et de la direction.













