Le lundi 13 mai 2024, le magazine Elle a publié une enquête révélant des accusations de viols, d’agressions sexuelles et de harcèlement contre Alain Sarde, un producteur bien connu dans le milieu du cinéma français. Parmi les témoignages, celui de l’actrice Annelise Hesme se distingue par sa gravité. C’est en 1997, à l’âge de 20 ans, qu’elle a rencontré Alain Sarde, célèbre pour avoir produit l’intégralité des films de Jean-Luc Godard, ainsi que des œuvres de Jacques Doillon et Roman Polanski.
Annelise Hesme : Une Rencontre Traumatisante

Annelise Hesme se souvient de cette rencontre avec une grande précision. « Après mes cours de théâtre, je me rêvais en Antigone. Mon agente m’a envoyée chez Sarde en me disant que je lui avais tapé dans l’œil. Il avait vu une scène où j’apparaissais en nuisette dans le film Parlez-moi d’amour, réalisé par Sophie Marceau« , raconte-t-elle. Cependant, la proposition du producteur n’avait rien à voir avec un rôle au cinéma.
Une Proposition Inacceptable

Pour le magazine Elle, Annelise Hesme a révélé les propos d’Alain Sarde lors de leur rencontre : « J’organise des dîners avec des acteurs, des réalisateurs, des distributeurs, et ils aiment avoir à leur table de jolies femmes avec de l’esprit, comme toi. Bien sûr, c’est rémunéré, et puis si, dans le lot, il y en a un qui te plaît, libre à toi de te faire plus d’argent le soir« .
Se remémorant cet instant, l’actrice a raconté : « Je comprends qu’il me propose un boulot d’escort, je me sens sale, j’ai des difficultés à respirer, je recule en crabe jusqu’à la porte, je ne veux pas qu’il voie mes fesses. Il se met à hurler : ‘Qu’est-ce que tu veux, merde, les putes, ça leur suffit plus !' ».
Une Réaction de Détresse

En larmes, Annelise Hesme a immédiatement appelé son agente : « C’est quoi ce bordel ? Il m’a proposé de faire la pute« , lui a-t-elle dit. La réponse de son agente fut glaciale : « Écoute, c’est le plus gros producteur de Paris. C’est sa parole contre la tienne. Tu viens de commencer, si tu veux que ça s’arrête maintenant, vas-y, va chez les flics ! ».
Laurence Côte : Une Réalité Partagée

Dans cette enquête, l’actrice Laurence Côte, César du meilleur espoir féminin en 1997, a également témoigné. Elle a décrit l’atmosphère oppressive et misogyne du milieu du cinéma : « Nous, les actrices, nous n’étions que de la chair fraîche. Les producteurs avaient sur nous un pouvoir de vie et de mort. En un claquement de doigts, ils choisissaient celle qui serait à l’affiche d’un film ou en disparaîtrait ».
Un Monde de Requins

Laurence Côte a ajouté avec amertume : « Je n’ai plus jamais tourné dans aucun de ses films. Moi qui pensais qu’avec un César, j’arriverais à quelque chose… Mais je n’étais pas dans la séduction, je ne savais pas nager en eaux troubles, et c’est un monde de requins ». Ce témoignage souligne la difficulté pour les actrices de naviguer dans un environnement où le pouvoir et la manipulation règnent en maîtres.
L’enquête du magazine Elle met en lumière les abus de pouvoir et les comportements prédateurs qui existent dans l’industrie du cinéma. Les témoignages d’Annelise Hesme et Laurence Côte illustrent la réalité sordide à laquelle de nombreuses femmes sont confrontées. Ces révélations appellent à une réflexion profonde et à des actions concrètes pour protéger les victimes et assurer un environnement de travail respectueux et sûr pour tous.










