Accusée par Le Canard enchaîné d’avoir mobilisé ses policiers pour nourrir ses poules durant ses vacances, Yaël Braun-Pivet a choisi de répondre avec humour et fermeté. La présidente de l’Assemblée nationale, visée par une polémique insolite, a pris la parole sur Instagram pour démentir catégoriquement ces accusations.
Le journal satirique affirmait le 13 août que la présidente de l’Assemblée aurait demandé à sa garde rapprochée d’assurer l’intendance de son poulailler en son absence. Une information aussitôt relayée par plusieurs élus d’opposition, notamment du Rassemblement national, prompts à dénoncer un abus supposé de ses fonctions. Julien Odoul a ironisé sur X : « Grand temps de remettre le poulailler en ordre », tandis que Laurent Jacobelli a insinué que cette affaire illustrait les excès de la classe politique.
Une réponse ironique et détaillée
Sur Instagram, Yaël Braun-Pivet a tourné la rumeur en dérision : « Cela me conduit à vous parler ici… de mes poules », écrit-elle, avant d’assurer qu’aucun policier n’a jamais été chargé de nourrir ses volatiles. Elle explique que son fils, aidé de deux réservoirs à grain, s’en occupe parfaitement. Elle a même révélé qu’en son absence, son mari, « une bille en bricolage », avait construit un enclos pour les protéger, demandant simplement aux CRS de vérifier une fois que tout allait bien. Un détail qu’elle présente comme une “information capitale mais néanmoins confidentielle”, dans un trait d’humour assumé.
Un rappel de son éthique politique
La présidente de l’Assemblée a profité de ce démenti pour rappeler sa conception de la fonction : elle dit n’avoir « jamais tiré un quelconque avantage » de ses responsabilités et avoir demandé la levée de la surveillance policière devant son domicile lorsqu’elle n’était pas là, afin d’éviter une mesure « inutile et coûteuse ». Elle revendique une vision « scandinave » de la politique, où la simplicité et la transparence priment.
Une polémique sur fond de menaces réelles
Cette affaire cocasse survient dans un contexte bien plus grave : depuis 2023, Yaël Braun-Pivet bénéficie d’une protection policière renforcée après avoir reçu de multiples menaces, dont certaines à caractère antisémite. En avril dernier, elle avait rendu public un courrier glaçant où un individu lui promettait « d’éliminer cette putain de juive ». Elle affirmait alors n’avoir « jamais cédé à l’intimidation ».
Entre satire et attaques politiques
Si l’accusation d’un poulailler surveillé par la police a fait sourire certains, elle illustre aussi la manière dont une rumeur peut être instrumentalisée dans le jeu politique. Face à ses détracteurs, Yaël Braun-Pivet a choisi l’humour et la transparence, transformant un récit embarrassant en contre-feu médiatique. Mais l’affaire rappelle surtout que derrière la caricature, la présidente de l’Assemblée est la cible régulière de pressions et de menaces autrement plus sérieuses.