Alors que la rigueur budgétaire s’impose aux Français, certains élus semblent vivre dans une tout autre réalité. Les révélations autour des dépenses d’Éric Lejoindre, maire socialiste du 18ᵉ arrondissement de Paris, provoquent un véritable tollé. Des notes de frais jugées indécentes, réglées sur fonds publics, font aujourd’hui vaciller la confiance citoyenne.
Après le scandale autour de Jeanne d’Hauteserre, c’est donc Éric Lejoindre qui se retrouve au cœur d’une tempête médiatique. Selon plusieurs sources, l’élu aurait engagé pour 35 557 euros de dépenses entre 2020 et 2024, entièrement payées par la mairie. Dans un contexte où chaque euro d’argent public est scruté, ce chiffre fait grincer des dents.
Les documents révélés font état de frais qui dépassent de loin la simple gestion municipale : pressing, repas privés, accessoires électroniques et autres dépenses personnelles apparaissent sur les factures. Un comportement jugé d’autant plus inacceptable que les habitants, eux, subissent une inflation record et voient les services publics se réduire.
Des notes de frais jugées « indécentes »
L’analyse des justificatifs est édifiante. Parmi les dépenses les plus controversées, 6 451 euros ont été consacrés au pressing, une somme difficile à justifier pour un usage professionnel. Mais le détail qui indigne le plus reste celui de repas somptueux et d’achats personnels, dont certains effectués pendant les vacances.
Le maire aurait notamment réglé, avec l’argent du contribuable, des repas pour ses enfants ou encore un passage chez le coiffeur à plus de 800 km de Paris, le tout facturé au budget de la mairie.
« Ce ne sont pas des dépenses de représentation, mais des dépenses de confort », estime une source interne à l’Hôtel de Ville, évoquant une “confusion inquiétante entre vie personnelle et vie publique.”
Un déjeuner à 845 euros qui fait scandale
Le point culminant de cette affaire tient en deux repas : un déjeuner à 845 euros et un dîner à 403 euros, tous deux réglés sur les fonds municipaux. Au menu : champagne, Saint-Jacques, sole meunière et grand cru de Bordeaux pour le premier, suivi d’un second festin tout aussi luxueux — tourteau, fraises à 29 euros et coupe de champagne.
Rien d’illégal, juridiquement parlant. Mais le symbole passe mal, surtout pour les habitants du 18ᵉ arrondissement confrontés à la précarité quotidienne. L’élu, lui, invoque le “caractère professionnel” de certaines de ces dépenses, sans convaincre.













