Le monde du rap est en deuil. Le samedi 17 mai 2025, l’étoile montante Werenoi s’est éteinte à seulement 31 ans, laissant derrière lui une carrière fulgurante, des fans inconsolables et une scène musicale orpheline d’un de ses talents les plus marquants.
Ce dimanche, ses proches ont mis fin à l’attente douloureuse des spéculations en confirmant les causes de sa mort : une défaillance cardiaque brutale. La nouvelle a frappé de plein fouet : Werenoi, artiste en pleine ascension, est décédé dans la fleur de l’âge, alors que rien ne laissait présager un tel drame. Dans les heures qui ont suivi l’annonce de son décès, le mystère planait autour des circonstances exactes. Plusieurs sources, dont le blogueur Aqababe, évoquaient un coma lié à un problème respiratoire. Ce n’est que plus tard que la vérité a été confirmée : une défaillance cardiaque soudaine a emporté l’artiste, laissant ses fans et ses proches sans voix.
Ce choc rappelle une réalité parfois occultée dans le tumulte du succès : la santé, même chez les jeunes artistes, peut se révéler fragile, et l’intensité du rythme de vie n’épargne personne.
Une légende née à Montreuil
Derrière le nom de Werenoi, se cachait Jérémy Bana Owona, originaire du Cameroun et grandi à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Loin des projecteurs dans ses débuts, il a su créer une identité singulière, entre flow incisif, imagerie forte et discrétion volontaire. Silhouette masquée, regard perçant, textes marqués par la rue, il parlait vrai sans trop en dire, cultivant un mystère qui faisait aussi sa force.
Trois albums sortis en deux ans — Carré, Pyramide, Diamant Noir — et un palmarès impressionnant : quatre disques de platine, des millions de streams, une place de numéro un des ventes en France. Un record dans un univers aussi concurrentiel que celui du rap francophone.
Un artiste secret, une voix inimitable
Werenoi, c’était aussi un style à part, sombre et lucide, mais toujours authentique. Il s’était confié à Le Parisien il y a quelques mois : « Je préfère garder ma vie privée pour moi. J’en dis assez sur moi dans mes textes. » Un choix rare à l’ère de l’exposition constante, qui renforçait encore la puissance de sa musique comme seul vecteur d’émotion.
Il se livrait peu, mais dans ses morceaux, il racontait la vie, la vraie, celle des quartiers, des espoirs brisés, des ascensions difficiles et des rêves tenaces. Son flow, reconnaissable entre mille, avait conquis toute une génération, touchée par sa sincérité crue.
Une vague d’hommages à la hauteur de son empreinte
Depuis l’annonce de sa mort, les hommages affluent sur les réseaux sociaux, de la part de fans anonymes comme de grandes figures du rap français. Booba, Gazo, SCH, mais aussi des artistes issus d’autres univers, tous saluent un talent brut, une perte immense, et une voix qui résonnera longtemps.
Pour ses auditeurs, Werenoi incarnait une forme de vérité brute, de force tranquille. Il ne criait pas sa douleur, il la chantait. Il n’imposait pas sa légende, il la construisait à chaque couplet. Et c’est sans doute pour cela que sa disparition laisse un vide aussi vaste qu’inattendu.