La décision marque un tournant majeur pour l’une des promesses phares du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Vendredi 19 septembre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la « mise en extinction » prochaine du Service national universel (SNU), un programme lancé en 2019 qui n’avait jamais véritablement convaincu l’opinion publique ni trouvé sa place dans le dispositif républicain.
Créé sous le gouvernement d’Édouard Philippe et présenté comme un outil de cohésion nationale et d’engagement citoyen, le SNU devait à terme concerner toute une génération de jeunes Français. Mais les difficultés logistiques, le manque d’adhésion et les coûts ont fragilisé le projet. Gabriel Attal avait pourtant annoncé, en janvier 2024, une généralisation à la rentrée 2026. Emmanuel Macron lui-même avait fini par nuancer ses ambitions en mars dernier, évoquant « une grande refonte » pour adapter le dispositif aux priorités nationales.
Une réorganisation sous le signe d’« État efficace »
L’annonce de vendredi s’inscrit dans une démarche plus large de réduction des dépenses publiques. Dans le communiqué de Matignon, Sébastien Lecornu confirme la suppression de plusieurs délégations interministérielles dès ce vendredi, dont celle en charge du SNU au 1ᵉʳ janvier 2026.
« Rendre l’organisation administrative plus lisible, plus simple et plus efficace », souligne le Premier ministre, affirmant que « la suppression est désormais le principe, le maintien l’exception ».
Cette décision s’accompagne d’un plan global baptisé « État efficace », censé rationaliser les structures et responsabiliser les dirigeants publics dans un contexte budgétaire contraint.
Vers un nouveau modèle : le service militaire volontaire
Matignon précise que la fin du SNU sous sa forme actuelle ne signifie pas l’abandon d’un engagement national des jeunes. Un service militaire volontaire devrait prochainement voir le jour. Si peu de détails ont été donnés, il s’agirait d’un dispositif plus encadré et plus proche de l’esprit militaire traditionnel, en réponse aux attentes exprimées par 61 % des Français interrogés en mars dernier, selon un sondage Destin commun/Ouest-France, favorables au retour d’une forme de service militaire obligatoire.
Un virage politique et symbolique
Ce revirement à 180 degrés illustre les difficultés du gouvernement à maintenir des réformes emblématiques dans un climat social tendu et des finances sous pression. Pour Emmanuel Macron, cette mise en extinction représente un recul symbolique sur une promesse de campagne historique. Pour Sébastien Lecornu, c’est un pari : simplifier l’État tout en cherchant un nouveau consensus autour de l’engagement citoyen.