Face à un déficit croissant de la Sécurité sociale et à des besoins de financement urgents, une proposition audacieuse refait surface : demander aux Français de travailler 7 heures supplémentaires gratuitement.
Inspirée par le lundi de Pentecôte, cette idée divise profondément l’opinion publique et le paysage politique français.
Initialement approuvée par le Sénat en novembre dernier dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), cette proposition a été rejetée par l’Assemblée nationale. Toutefois, suite à la censure du gouvernement de Michel Barnier, le PLFSS est en cours de renégociation, remettant cette mesure sur le devant de la scène.
Position des ministres
Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, ainsi que Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, ont récemment déclaré que l’idée méritait d’être considérée. Selon Vautrin, cette journée supplémentaire pourrait générer jusqu’à deux milliards d’euros de recettes. Un conseiller gouvernemental a souligné qu’il n’y avait « pas d’opposition de principe » à cette initiative.
Opposition politique
Cependant, l’opposition est forte, particulièrement de la part de la gauche et du Rassemblement National (RN), avec des réactions très vives qualifiant la mesure de « casus belli ». Même certains députés de droite ne soutiennent pas l’idée, alignés sur une ligne plus modérée que celle du Sénat.
Réactions du public
La perspective de travailler 7 heures de plus sans compensation financière suscite des réactions mitigées dans la population. Marianne, une barista, exprime son inquiétude, soulignant l’impact particulièrement lourd sur les professions manuelles et ceux qui travaillent debout toute la journée.
Victor, CPE dans un collège, suggère que d’autres moyens, tels que des impôts sur les hauts revenus, pourraient être envisagés pour éviter cette charge supplémentaire sur les travailleurs les plus vulnérables.
Nicolas, consultant en finances, pense quant à lui que ces 7 heures sont une contribution mineure par rapport à l’enjeu du déficit public, tandis que Bernard Cohen Hadad, président de la CPME Île-de-France, admet que bien que la mesure soit difficile à accepter, elle ne devrait pas être imposée sans le consensus des partenaires sociaux et une collaboration étroite au sein des entreprises. Il propose de répartir ces heures supplémentaires sur plusieurs semaines pour en atténuer l’impact.