L’idée circule dans les couloirs du pouvoir et suscite déjà de vives réactions. Face au coût croissant des violences urbaines, l’État étudie la création d’une contribution spécifique sur les contrats d’assurance.

Une mesure encore en suspens, mais dont l’impact potentiel inquiète autant les assurés que les professionnels du secteur. Le gouvernement réfléchit à la mise en place d’une contribution obligatoire prélevée directement sur les primes d’assurance automobile, habitation et professionnelles. Cette hausse, estimée entre 2 et 2,5 % des contrats, servirait à financer un fonds d’indemnisation dédié aux dégâts provoqués lors d’émeutes. L’objectif affiché est de préserver l’assurabilité de ces risques, devenus particulièrement lourds pour les compagnies après plusieurs épisodes de violences.
Des émeutes au coût financier considérable

Les montants avancés donnent la mesure du problème. Après la mort de Nahel, les dégradations sur le territoire métropolitain auraient représenté près de 800 millions d’euros. En 2024, les émeutes en Nouvelle-Calédonie auraient généré 923 millions d’euros de dommages. Ces chiffres alimentent l’argumentaire de l’exécutif, qui redoute une explosion durable des primes si aucun mécanisme collectif n’est mis en place.
La colère des assureurs face à une “taxe casseurs”
Du côté des compagnies d’assurance, le ton est nettement plus critique. Les professionnels dénoncent une mesure jugée profondément injuste, estimant qu’elle ferait peser le coût des violences sur l’ensemble des assurés, y compris ceux qui n’en sont en rien responsables. Selon eux, ce dispositif reviendrait aussi à transférer sur le secteur privé une responsabilité qui incombe d’abord à l’État en matière de maintien de l’ordre.
Une responsabilité de l’État remise en question

Cette polémique est ravivée par une décision judiciaire récente. La justice a en effet condamné l’État à indemniser Allianz pour des dégâts liés aux émeutes en Nouvelle-Calédonie. Pour les assureurs, cette décision confirme que la charge financière de tels événements ne devrait pas être reportée mécaniquement sur les contrats d’assurance des particuliers et des entreprises.
À ce stade, la création de cette contribution est officiellement repoussée. L’échec du budget 2026 a conduit le gouvernement à suspendre le projet. Mais rien n’indique que l’idée soit définitivement abandonnée, et plusieurs acteurs du secteur redoutent son retour rapide dans les prochains arbitrages budgétaires.










