La disparition de Brigitte Bardot ravive un débat politique brûlant. Au lendemain de sa mort, l’hypothèse d’un hommage national divise profondément la classe politique.

Entre reconnaissance d’une icône culturelle et rappel de prises de position controversées, la mémoire de l’ancienne actrice s’impose déjà comme un enjeu symbolique. Au lendemain du décès de Brigitte Bardot, Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et fondateur de l’UDR, a appelé publiquement à l’organisation d’un hommage national. Dans un message publié sur le réseau social X, l’élu niçois a demandé « solennellement » au président Emmanuel Macron de saluer la mémoire de celle qu’il considère comme une incarnation de la France, de son panache et de son élégance.
Une pétition pour soutenir la demande

Quelques heures plus tard, Éric Ciotti a renforcé son initiative en lançant une pétition sur le site de son mouvement politique. En début d’après-midi, plusieurs milliers de signatures avaient déjà été recueillies, les signataires étant invités à fournir des informations personnelles pour soutenir la démarche. Le texte accompagnant la pétition dénonce ce qu’il qualifie de « haine » venant de la gauche et appelle le chef de l’État à faire preuve de courage politique.
Olivier Faure oppose un refus net
La proposition n’a pas tardé à susciter une réaction ferme du côté du Parti socialiste. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a répondu directement à Éric Ciotti sur X. Il rappelle que les hommages nationaux sont réservés à des services exceptionnels rendus à la Nation, soulignant que si Brigitte Bardot a marqué l’histoire du cinéma, elle s’est aussi éloignée des valeurs républicaines et a été « multi-condamnée par la justice pour racisme ».

Une gauche majoritairement silencieuse, quelques voix critiques
Dans l’ensemble, peu de figures de gauche ont commenté la disparition de l’actrice, contrastant avec les nombreux hommages venus de la droite et de l’extrême droite. Le patron du Parti communiste, Fabien Roussel, a toutefois salué sur X le rayonnement international de « BB », figure créée par le cinéma français et devenue universelle.
Des critiques plus dures chez les écologistes et les Insoumis

À l’inverse, certaines réactions ont été particulièrement sévères. Sandrine Rousseau a dénoncé sur le réseau Bluesky un « cynisme » consistant, selon elle, à défendre la cause animale tout en restant indifférent au sort des migrants en Méditerranée. Sarah Legrain, députée de Paris et membre de la direction de La France insoumise, a estimé que l’actrice était « trop raciste » pour faire l’objet d’un hommage de la part de son mouvement.
Une trajectoire politique de plus en plus marquée à droite
Si Brigitte Bardot fut perçue comme une icône progressiste dans les années 1960, elle a progressivement adopté des positions proches de l’extrême droite après son retrait du cinéma en 1973. Après avoir soutenu Valéry Giscard d’Estaing en 1974, elle s’est ensuite rapprochée de Marine Le Pen, qu’elle a encensée en 2014, avant de retirer son soutien à Éric Zemmour en 2022 sur fond de désaccords idéologiques.










