À l’âge vénérable de 107 ans, Micheline Calzaroni, née Agostini, nous a quittés dimanche dernier. Avec son époux Eugène, elle a fondé un cabinet d’avocats qui a marqué le milieu juridique du milieu du XXe siècle.
Ses petits-enfants, Marie-Eva, Nicolas et Bertrand Swaton, aujourd’hui dirigeants d’Eurosud assurances, rendent hommage à cette grande dame dont l’influence et le charisme ont été décisifs dans la réussite de son mari, notamment durant ses mandats aux côtés de figures politiques marseillaises.
Dès l’âge de 20 ans, en juillet 1937, Micheline faisait ses premiers pas en tant qu’avocate stagiaire au sein du cabinet Fournier, où elle rencontrait Gaston Swaton, un assureur étonné et admiratif de voir une jeune femme maîtriser le droit, une sphère alors dominée par les hommes. « Elle était une femme exceptionnelle, » rappellent ses petits-enfants, témoignant de l’empreinte indélébile qu’elle a laissée tant dans le domaine professionnel que personnel.
Un Héritage Familial et Professionnel
Le parcours de Micheline ne fut pas sans épreuves, notamment lorsqu’en 1944, elle et Eugène perdirent tout lors du bombardement de leur immeuble à Marseille. Après la guerre, Eugène s’illustra en défendant des généraux allemands, une position courageuse dans le climat de l’époque. Micheline, pour sa part, continuait de défendre la place des femmes dans la profession, s’érigeant en modèle de persévérance et de réussite.
La détermination de Micheline à s’imposer dans un milieu masculin a pavé la voie à de nombreuses générations d’avocates. Jean-Claude Gaudin lui-même la comparait à Germaine Poinso-Chapuis, soulignant son rôle de pionnière. « Il fallait s’imposer en tant que femme, » aimait-elle rappeler, une phrase qui résonne encore aujourd’hui comme un écho de son combat pour l’égalité.