Depuis plusieurs mois, un climat délétère s’installe entre une partie du personnel politique et le monde journalistique.
Frédéric Haziza, journaliste chevronné, dénonce aujourd’hui un harcèlement ciblé et persistant dont il se dit victime de la part de Jean-Luc Mélenchon et de certains membres de La France insoumise. Une tribune alarmante, au nom de la liberté de la presse.
Dans une tribune personnelle au ton grave, Frédéric Haziza affirme être la cible d’un harcèlement méthodique depuis vingt mois, mené par Jean-Luc Mélenchon et ses relais médiatiques ou militants. Selon lui, cette campagne de discrédit s’appuie sur des attaques à la fois personnelles et identitaires, l’accusant notamment d’être un « agent de l’ambassade d’Israël » ou un « sioniste génocidaire ». Des termes qu’il qualifie, à juste titre, de calomnies.
« Ce ne sont pas des critiques politiques. Ce sont des calomnies. » Derrière ces attaques, le journaliste dénonce un imaginaire politique profondément toxique, celui d’une presse suspecte dès lors qu’elle interroge ou contredit un leader, surtout si cette presse est incarnée par une voix juive et indépendante.
Le point de rupture : une question dérangeante sur l’Iran
L’élément déclencheur de cette nouvelle salve d’attaques aurait été une question posée par Haziza à deux députés LFI, Alma Dufour et Arnaud Le Gall, au sujet du virage idéologique de Jean-Luc Mélenchon sur le régime iranien. Une contradiction pointée : en 2012, Mélenchon dénonçait l’Iran comme une menace théocratique, alors qu’aujourd’hui il semble, selon Haziza, s’en faire l’avocat.
En réponse à cette simple interpellation journalistique, Le Gall aurait accusé Haziza de « mentir », de « polluer les points presse », et même demandé le retrait de son accréditation à l’Assemblée nationale. Un geste lourd de sens : un élu de la République cherchant à évincer un journaliste du Parlement, pour avoir posé une question politique. Un précédent inquiétant.
Des attaques ciblées et une absence de réaction
Haziza n’est pas seul dans ce cas. Il rappelle que Flora Ghebali (RMC) et Sandrine Cassini (Le Monde) ont également été visées par Jean-Luc Mélenchon en l’espace de quelques jours. Trois journalistes, trois attaques, et aucun soutien public des institutions journalistiques ou politiques. Un silence qu’il interprète comme une forme de complaisance, voire de complicité par omission.
Face à ce mutisme, il alerte : ce n’est pas un simple excès de langage ou un dérapage. C’est une méthode. La mise en cause personnelle devient une stratégie de décrédibilisation, un outil de menace destiné à intimider, à isoler et, ultimement, à faire taire.
Une dérive autoritaire pointée du doigt
Dans une charge frontale, Haziza accuse Jean-Luc Mélenchon de s’inspirer de régimes autoritaires qu’il admire publiquement, comme Cuba, l’Iran ou le Venezuela, où les journalistes ne posent plus de questions : ils sont réduits au silence. Selon lui, le danger est réel : une démocratie qui tolère ces attaques sans réagir s’expose à une dégradation irréversible de ses fondements.
« Ce n’est plus du débat politique. C’est une mise en danger. Une alerte démocratique. » Haziza appelle à mesurer le contraste : si Marine Le Pen tenait les mêmes propos, elle serait mise au ban. Mélenchon, lui, est protégé par un flou politique et médiatique qui neutralise toute réaction.
Un plaidoyer pour la liberté d’informer
Dans une conclusion vibrante, le journaliste recentre le débat sur un principe essentiel : la liberté d’informer. Il ne s’agit pas d’un règlement de comptes personnel, dit-il, mais d’un enjeu collectif : garantir à tout journaliste le droit d’interroger le pouvoir sans menace ni stigmatisation. Ce droit, rappelle-t-il, n’est pas négociable. Il est le socle même de la démocratie.