Dans l’ombre des grandes réformes retraites, un changement discret mais majeur est entré en vigueur en mars 2025.
Désormais, les cadres du privé en forfait jour réduit peuvent voir leur retraite complémentaire revalorisée, à condition de remplir un critère simple mais essentiel. Une avancée silencieuse… qui pourrait rapporter gros.
Jusqu’à récemment, les cadres en forfait jour réduit étaient injustement pénalisés dans le calcul de leur retraite complémentaire. Même avec une rémunération proche du plein temps, leurs cotisations étaient plafonnées artificiellement, aboutissant à une perte sèche de points sur leur relevé Agirc-Arrco. Depuis le 19 mars 2025, la circulaire 2025-6-SG-DRJ change la donne. Le régime prend désormais en compte le salaire réel, et non plus une estimation sous-évaluée.
Ce changement est loin d’être symbolique : il remet en cohérence les droits acquis avec la réalité salariale, notamment pour des cadres expérimentés ou en fin de carrière qui ont opté pour un rythme plus léger sans réduire leur productivité ni leur revenu.
Qui est concerné par ce nouveau calcul ?
Tous les salariés du secteur privé en forfait jours réduit peuvent en bénéficier, quel que soit leur âge ou leur statut, à condition de respecter un critère impératif :
Un avenant ou contrat écrit précisant clairement le nombre de jours travaillés par an.
Cela inclut notamment :
Les cadres seniors ayant négocié une réduction du temps de travail pour mieux vivre leur fin de carrière,
Les parents ayant souhaité ajuster leur emploi du temps sans baisse de salaire,
Les profils en reconversion ou en pluriactivité,
PUBLICITÉ:Et plus globalement, tous ceux qui privilégient un équilibre vie pro/vie perso sans sacrifier leur niveau de rémunération.
Un impact direct sur votre pension complémentaire
Ce changement permet aux bénéficiaires d’acquérir davantage de points Agirc-Arrco, ce qui, à terme, se traduit par une pension de retraite plus élevée. L’ancien système, basé sur une estimation basse du revenu de référence pour les temps partiels annualisés, diminuait artificiellement les droits. En alignant désormais le nombre de points sur le salaire perçu, le nouveau dispositif répare une injustice structurelle.
👉 Concrètement, un cadre gagnant 4 000 € par mois tout en travaillant 180 jours par an cotisera désormais sur 4 000 €, et non plus sur une base minorée plafonnée à 2 425 €.
Les démarches à effectuer pour en bénéficier
Ce droit n’est pas automatique. Pour en profiter, il vous faut :
Vérifier votre contrat de travail ou avenant : La mention explicite du forfait jour réduit et du nombre de jours travaillés est indispensable.
Contacter votre service RH ou gestionnaire de paie : Assurez-vous que votre situation est bien communiquée à l’Agirc-Arrco.
Simuler vos droits sur le site de l’Agirc-Arrco ou via un conseiller spécialisé, pour constater l’impact du nouveau calcul.
PUBLICITÉ:Demander un état de vos points et des régularisations éventuelles depuis votre espace personnel Agirc-Arrco.
Une régularisation est possible même sur les périodes passées, à condition que l’avenant existe. Ne tardez pas à faire valoir vos droits, surtout si vous êtes proche de la retraite.
Une réforme qui reflète une évolution du monde du travail
Au-delà du gain financier, cette mesure incarne un changement de regard sur les carrières dites “atypiques”, de plus en plus fréquentes. Elle reconnaît que travailler moins n’est pas forcément contribuer moins, et que le cadre légal doit s’adapter aux nouvelles formes d’engagement professionnel.
Ce rééquilibrage entre revenu réel et droits acquis constitue une avancée vers davantage d’équité dans le système de retraite complémentaire, en phase avec les réalités de l’emploi d’aujourd’hui.