Quarante-cinq ans après sa sortie, l’une des comédies les plus cultes du cinéma français va connaître une suite.
« La Soupe aux choux », avec Louis de Funès, Jean Carmet et Jacques Villeret, s’apprête à revenir sur grand écran, sous l’impulsion de Sébastien Fechner. Une entreprise audacieuse pour un film devenu mythique.
C’est dans les colonnes du Film Français que Sébastien Fechner a officialisé la nouvelle : une suite de La Soupe aux choux est en cours de développement. Producteur de films comme La Dream Team et Le Jardinier, il est aussi le neveu de Christian Fechner, qui produisit le film original en 1981. « Nous allons nous attaquer, avec une très lourde responsabilité, à un monument du cinéma français », confie-t-il, mesurant pleinement le poids symbolique d’un tel projet. Si le casting ou les collaborateurs ne sont pas encore dévoilés, le projet suscite déjà une vive curiosité.
Un monument cinématographique au parfum d’enfance
Réalisé par Jean Girault, La Soupe aux choux racontait l’histoire de deux vieux paysans, Le Glaude et Le Bombé, incarnés par Louis de Funès et Jean Carmet, vivant reclus à la campagne. Leur quotidien rustique — ponctué de beuveries, de flatulences et de souvenirs de guerre — est bouleversé par l’arrivée improbable d’un extraterrestre naïf et curieux, surnommé La Denrée (interprété par Jacques Villeret). Ce mélange d’absurde, de tendresse et de critique sociale a marqué toute une génération, malgré des débuts critiques mitigés.
Lors de sa sortie en 1981, le film n’avait pas séduit la presse, mais le public avait répondu présent, avec plus de trois millions d’entrées en salles. Depuis, ses nombreuses rediffusions à la télévision ont élevé La Soupe aux choux au rang de comédie culte. Les répliques devenues légendaires, comme « La soupe aux choux, mon Blaise, ça parfume jusqu’au trognon », résonnent encore dans les mémoires. Le film est aujourd’hui l’un des piliers de la filmographie de Louis de Funès, et figure parmi les classiques les plus rediffusés de la télévision française.
Un héritage à manier avec précaution
Relancer un tel film soulève des interrogations légitimes. Comment faire renaître un univers si ancré dans son époque sans dénaturer son esprit ? Avec des figures iconiques aujourd’hui disparues — Louis de Funès est décédé en 1983, Jean Carmet en 1994, Jacques Villeret en 2005 —, le défi artistique est immense. Fechner en est conscient, évoquant une « très lourde responsabilité ». Il s’agira sans doute d’honorer la mémoire des personnages tout en adaptant l’humour et le propos au XXIe siècle, entre hommage et modernisation.
Un projet qui suscite l’attente (et la prudence)
Pour l’heure, aucun nom n’a été officiellement rattaché au casting ou à la réalisation. Mais l’intérêt suscité dans le milieu du cinéma laisse entrevoir une production ambitieuse. Si le projet se concrétise, il pourrait raviver la nostalgie d’un public fidèle tout en séduisant une nouvelle génération. Reste à savoir si le charme burlesque et lunaire de l’original saura être réinventé sans trahir son essence.