La décision du conseil régional d’Île-de-France de couper sa participation financière au Fonds Départemental de Compensation du Handicap a suscité une tempête politique.
Derrière cette mesure se joue un affrontement idéologique : entre répartition des compétences et responsabilité morale envers des milliers de Franciliens en situation de handicap. L’annonce de la suppression des subventions régionales au Fonds Départemental de Compensation du Handicap a déclenché de vives réactions. Pour l’opposition de gauche, il s’agit d’un véritable affront aux 7 % de Franciliens officiellement reconnus en situation de handicap. Céline Malaisé, présidente du groupe Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne, a dénoncé une décision prise « en catimini », la qualifiant de « bras d’honneur » aux personnes concernées.
Des critiques sur le fond et sur la forme
La colère de l’opposition s’explique autant par la méthode que par le fond. L’absence de transparence dans le processus alimente l’indignation. Pour la gauche régionale, couper ce financement revient à fragiliser davantage une population déjà en difficulté. La mesure, jugée brutale et symboliquement choquante, illustre selon ses détracteurs un désengagement progressif de la région sur les questions sociales.
La défense du conseil régional
Face aux accusations, le délégué au handicap de la région, Pierre Deniziot, a tenu à apporter des précisions. Selon lui, les présidents de conseils départementaux avaient été avertis par Valérie Pécresse dès la fin 2024. Il insiste également sur un point central : le handicap relève des compétences départementales, et non de la région. La décision de subventionner cette cause, prise en 2014 par une majorité de gauche, serait donc hors du champ direct d’intervention régional.
Un investissement global mis en avant
Pierre Deniziot réfute toute logique d’économie au détriment des personnes en situation de handicap. « Il n’y a pas de volonté de faire des économies sur le handicap », affirme-t-il, rappelant que 150 millions d’euros sont investis chaque année par la région dans ce domaine. L’élu estime donc que la décision de recentrer les financements sur les compétences régionales est cohérente et justifiée.
Une question budgétaire et symbolique
En 2024, le montant des aides régionales versées via le Fonds Départemental de Compensation du Handicap s’élevait à un peu plus de deux millions d’euros. Pour Céline Malaisé, cette enveloppe est dérisoire face aux cinq milliards du budget régional, « une goutte d’eau » qui change pourtant beaucoup pour les bénéficiaires. C’est là que réside tout le paradoxe : une somme modeste en proportion, mais lourde de sens politique et social.
Un bras de fer idéologique en perspective
Cette polémique illustre un débat de fond sur le rôle des collectivités dans la solidarité. Pour l’opposition, la région se défausse de sa responsabilité morale en renvoyant la prise en charge aux départements. Pour la majorité régionale, il s’agit simplement d’un retour à l’ordre des compétences. Cette fracture idéologique risque d’alimenter durablement les tensions au sein du conseil régional.