
Un Excès De Vitesse Qui Change Tout
Le flash du radar automatique capture la scène. Une Citroën fonce à 130 km/h sur la rocade de Joué-lès-Tours, là où la limitation n’autorise que 90. Ce 12 juillet 2024, l’objectif saisit l’instant avec sa précision habituelle : plaque d’immatriculation, vitesse, heure exacte.
Sur les écrans de contrôle, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Quarante kilomètres au-dessus de la limite autorisée. Une infraction qui coûte cher : 135 euros d’amende et 3 à 4 points en moins sur le permis de conduire. La procédure suit son cours automatique, implacable.
Mais cette fois, quelque chose cloche dans la routine administrative. La Police nationale d’Indre-et-Loire ne classe pas le dossier comme les autres. Au contraire, elle diffuse la photo sur son compte X, la qualifiant de « jolie photo souvenir ». Une expression surprenante pour un excès de vitesse.
L’image fait le tour des réseaux sociaux. Les internautes s’interrogent : pourquoi cette mise en avant inhabituelle ? Que cache ce cliché radar qui ressemble à tous les autres ?
Derrière l’objectif froid de l’appareil se dissimule une histoire hors du commun. Ce conducteur pressé n’était pas un simple chauffard en quête de sensations fortes.

Course Contre La Montre Vers La Maternité
Le moteur rugit, l’accélérateur enfoncé au maximum. Dans l’habitacle de la Citroën, l’urgence dicte chaque seconde. La future maman ressent les contractions qui s’intensifient, rapprochées, implacables. Direction : la maternité de Tours.
Le conducteur serre le volant. Ses mains tremblent légèrement tandis qu’il négocie les virages de la rocade de Joué-lès-Tours. 130 km/h sur une portion limitée à 90 ? Peu importe. Seule compte cette course effrénée contre la nature qui n’attend personne.
Les kilomètres défilent trop lentement malgré la vitesse excessive. Chaque feu rouge devient un calvaire, chaque ralentissement une éternité. La naissance approche et le tableau de bord affiche une vitesse qui témoigne du désespoir de ce futur papa.
Le flash du radar illumine brièvement l’habitacle. Un éclair dans la nuit qui fige cet instant de panique contrôlée. Mais le véhicule poursuit sa route, emportant ses occupants vers un rendez-vous que la nature a décidé de programmer autrement.
Car malgré cette vitesse folle, malgré cette transgression des règles de circulation, le temps file plus vite que la voiture. Les contractions ne ralentissent pas, elles. Et l’hôpital semble soudain si loin.

Nino Naît Dans La Voiture
La course s’arrête brutalement. Pas à l’hôpital, pas sur un lit de maternité, mais sur le bord de la route. La nature reprend ses droits, impatiente et souveraine. Les contractions explosent dans l’habitacle de la Citroën.
« C’est maintenant ! » Le cri résonne dans l’habitacle. Le conducteur se gare en urgence, les mains tremblantes, le cœur battant la chamade. Les 130 km/h n’auront pas suffi. Le petit Nino a décidé de naître ici, maintenant, dans cette voiture lancée à toute allure quelques minutes plus tôt.
L’accouchement se déroule dans l’intimité improvisée de l’habitacle. Pas de sage-femme, pas d’équipe médicale, juste des parents confrontés au miracle de la vie. Les sièges de la Citroën deviennent une maternité de fortune.
Le premier cri du nouveau-né brise le silence de cette nuit de juillet. Nino voit le jour dans les conditions les plus inattendues qui soient. Cet excès de vitesse destiné à le mener vers l’hôpital aura finalement été inutile.
Le radar avait capturé une infraction routière. Il vient en réalité d’immortaliser les derniers kilomètres avant une naissance extraordinaire. Cette photo floue d’un véhicule lancé à 130 km/h raconte désormais une histoire que les parents de Nino n’oublieront jamais.
La course vers la maternité se transforme en souvenir impérissable, gravé dans la mémoire familiale et dans les archives de la police d’Indre-et-Loire.

La Police Fait Preuve D’Humanité
Cette photo qui trône désormais dans les archives policières va connaître un sort exceptionnel. Les agents d’Indre-et-Loire découvrent l’histoire derrière le cliché. Le radar a immortalisé bien plus qu’une simple infraction routière.
La machine administrative s’arrête. Pas de courrier recommandé, pas de facture salée. La contravention de 135 euros qui devait tomber ne partira jamais vers cette famille. Les 3 à 4 points de permis restent sur le compteur du conducteur.
« Face à cette situation exceptionnelle, et au vu de l’urgence absolue de l’instant, la contravention de 135 euros sera annulée », annonce officiellement la Police nationale sur son compte X.
Un message inhabituel accompagne cette décision. Loin des communiqués froids et techniques, les forces de l’ordre trouvent les mots justes : « La sécurité routière reste une priorité, mais certaines histoires méritent d’être traitées avec humanité et discernement ».
Les félicitations remplacent les sanctions. La police d’Indre-et-Loire souhaite officiellement la bienvenue au petit Nino et adresse ses congratulations aux jeunes parents.
Cette clémence exceptionnelle résonne bien au-delà du cas individuel. Elle rappelle qu’entre la rigueur du code de la route et la complexité de la vie humaine, il existe parfois un espace pour la compréhension.
Le radar avait flashé une Citroën. Il vient de révéler le visage le plus humain de l’institution policière.