Un cliché, quelques silhouettes familières sur une plage, et le feu médiatique s’embrase. En s’affichant aux côtés de Guillaume Genton, figure de C8, Jordan Bardella n’a pas simplement profité du soleil de Pampelonne : il a livré un nouvel épisode, soigneusement calibré, de sa stratégie d’image.
Et dans une France où la forme compte autant que le fond, cette escapade balnéaire s’inscrit comme un acte de communication à part entière. Depuis l’invalidation politique de Marine Le Pen, Jordan Bardella est devenu l’homme à abattre… ou à observer minutieusement. Jeune, ambitieux, déjà président d’un Rassemblement national en quête de respectabilité, chaque apparition publique du trentenaire fait l’objet d’une lecture politique. Et celle du 25 juillet, révélée par Closer, n’échappe pas à la règle.
Entouré de gardes du corps, en short et chemise légère, le président du RN prend la pose entre deux baignades sur la célèbre plage varoise de Pampelonne. Signe que, même dans le relâchement, le décor reste maîtrisé. Ce n’est pas seulement un leader en vacances que les photographes captent : c’est une image, un récit, un positionnement.
Guillaume Genton, un « ami stratégique »
Ce qui a immédiatement retenu l’attention, au-delà du bronzage estival, c’est la présence de Guillaume Genton, chroniqueur régulier de Touche pas à mon poste et producteur aux réseaux bien établis. Genton, déjà producteur d’un documentaire diffusé sur CNEWS consacré à Bardella, n’est pas qu’un ami de plage : il est une courroie entre la politique et le média-spectacle.
Leur complicité affichée donne du grain à moudre aux analystes : le RN cherche-t-il à ancrer davantage sa stratégie de communication dans la sphère du divertissement ? À l’heure où TPMP façonne l’opinion d’une large part du public populaire, la proximité entre Bardella et une figure influente de l’émission n’est certainement pas le fruit du hasard.
Entre stratégie d’image et décontraction calculée
Bardella s’affiche seul – célibataire assumé depuis sa rupture avec Nolwenn Olivier, nièce de Marine Le Pen. Casquette à l’envers, posture détendue mais escorté, il joue sur un double registre : accessibilité apparente, mais stature présidentielle en devenir.
Ce mélange entre décontraction et autorité, jeunesse et contrôle, semble taillé pour séduire un électorat élargi, notamment les 18-34 ans, chez qui le RN tente de capitaliser sur les frustrations sociales et le rejet des élites classiques.
En cultivant cette image d’homme « normal », proche des figures médiatiques populaires, mais toujours entouré de figures politiques du parti (comme Franck Giletti, présent sur les photos), Bardella continue d’étoffer son profil de candidat « post-Le Pen » : plus lisse, plus jeune, plus stratège.
Une communication à plusieurs niveaux
Ce cliché n’est pas anecdotique. Il renforce une communication qui veut montrer un Bardella capable de sortir du cadre partisan, de se construire une image de leader national apaisé, décomplexé, mais lucide sur les enjeux. Et dans un paysage politique en recomposition, cette aisance à manier les symboles, à naviguer entre politique et pop culture, pourrait s’avérer redoutablement efficace.
La proximité avec Genton suggère également une maîtrise accrue des outils médiatiques. À l’approche de 2027, le RN semble prêt à investir la bataille de l’émotion, de l’image et du divertissement, un terrain jusqu’ici largement dominé par la gauche culturelle ou les centristes technos.
En résumé : l’ombre portée de 2027
En apparence, ce ne sont que des vacances. Mais dans la forme comme dans le fond, ce week-end à Pampelonne est un geste politique. Bardella y campe le rôle d’un chef moderne, ami des médias, en rupture douce avec la figure historique de Marine Le Pen, et en phase avec une jeunesse en demande de figures plus incarnées.
L’image d’un homme politique qui se fond dans le paysage médiatique, tout en restant fidèle à sa ligne idéologique.