Un rapport récent de l’administration pénitentiaire, réalisé par l’historien Nicolas Lebourg, met en lumière une hausse du nombre de détenus issus de mouvances d’ultradroite depuis 2016-2017.

Cette évolution est notamment liée aux réactions politiques et idéologiques qui ont suivi les attentats de 2015. Selon le rapport, les services de renseignement et les autorités judiciaires ont, au cours des dernières années, procédé à plusieurs arrestations concernant des personnes impliquées dans des actions violentes ou dans des projets d’actions de nature organisée.
Entre 2017 et aujourd’hui, une vingtaine de projets ont été empêchés par les forces de sécurité. Dans ce même contexte, un nombre limité d’actes individuels ont malheureusement abouti.
Avant 2015, ces situations étaient très rares. À partir de 2016, de nouveaux groupes structurés sont apparus, souvent en réaction aux événements marquants de l’actualité nationale. Certains se présentaient comme des groupes de protection ou de réaction, même si leurs méthodes dépassaient le cadre légal.

Des profils variés et sans modèle unique
L’étude se base sur 104 personnes rencontrées entre 2022 et 2024. Elles se répartissent en deux grandes catégories :
Des activistes, principalement impliqués dans des affrontements ou rassemblements violents.
Des personnes arrêtées avant le passage à l’acte, dans le cadre de projets coordonnés.
Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de profil type.
On trouve aussi bien :
des personnes jeunes, issues de milieux urbains, parfois engagées dans des pratiques sportives comme la boxe ou le MMA ;
des adultes plus âgés, installés en zones rurales, souvent déjà politisés ou engagés localement.
Une diversité d’influences idéologiques

Le rapport identifie plusieurs courants à l’intérieur de ces groupes :
des mouvances identitaires,
des nationalistes radicaux,
des groupes prônant la défense d’un modèle sociétal homogène,
PUBLICITÉ:ainsi que certains cercles en ligne influencés par des discours viraux ou complotistes.
Un thème revient fréquemment : l’inquiétude liée aux changements démographiques et culturels, parfois appelée « grand remplacement ».
Ce point, largement commenté dans le débat public, est décrit ici comme un moteur important de mobilisation. En octobre 2025, 58 personnes étaient classées en lien avec l’ultradroite dans les établissements pénitentiaires français.










