De nouvelles révélations ébranlent une fois encore la ministre de la Culture. Alors que Rachida Dati prépare sa campagne pour la mairie de Paris, une enquête du Canard enchaîné vient jeter une ombre sur sa probité : elle aurait usé de son influence pour obtenir un logement social pour sa sœur.
D’après les informations publiées le mercredi 15 octobre par le Canard enchaîné, Rachida Dati serait intervenue personnellement pour faciliter l’attribution d’un HLM à sa sœur dans le XVIᵉ arrondissement de Paris. L’affaire embarrasse d’autant plus que la capitale est frappée par une pénurie aiguë de logements sociaux. Malgré les dénégations de la ministre, plusieurs élus Les Républicains (LR) assurent avoir été témoins de ces interventions répétées. Selon eux, la candidate à la mairie aurait sollicité plusieurs maires de droite pour obtenir des appartements municipaux destinés à ses proches.
Des faveurs entre élus du même bord
Le 9 octobre, lors du conseil municipal de Paris, la maire LR du VIIIᵉ arrondissement, Jeanne d’Hauteserre, a reconnu que certains élus lui avaient réclamé des logements sociaux pour leurs familles. Ces propos ont ravivé les souvenirs de plusieurs responsables du parti de droite, qui affirment que Rachida Dati aurait à plusieurs reprises intercédé en faveur de membres de sa propre famille. Ces interventions auraient concerné des HLM situés dans des arrondissements dirigés par des maires LR, renforçant les soupçons de copinage politique au sein du parti dirigé par Bruno Retailleau.
Une correspondance compromettante
Parmi les éléments évoqués par l’hebdomadaire satirique figure une lettre envoyée par Rachida Dati à Jeanne d’Hauteserre, sollicitant explicitement l’attribution d’un logement. Une missive similaire aurait été adressée à Claude Goasguen, alors maire du XVIᵉ arrondissement, décédé en 2020. Ces correspondances auraient joué un rôle déterminant dans l’obtention, par la sœur de la ministre, d’un appartement social situé dans le XVe arrondissement, sous la gestion de Philippe Goujon, un autre élu LR. Plusieurs sources au sein du parti ont confirmé ces informations auprès du Canard enchaîné, ajoutant un poids considérable aux accusations.
Une défense qui vacille
Face à ces révélations, Rachida Dati nie toute intervention personnelle. Elle soutient que sa sœur aurait obtenu le logement « par le biais de son employeur, Veolia ». Pourtant, les documents consultés par les journalistes contredisent cette version : l’appartement provenait du contingent municipal attribué au maire LR Philippe Goujon, selon les registres consultés. Cette contradiction mine la défense de la ministre, déjà fragilisée par d’autres affaires, et suscite des réactions indignées dans un contexte où la crise du logement social frappe durement les Parisiens.
Un contexte judiciaire déjà lourd
Ce nouveau dossier vient s’ajouter à un passif judiciaire conséquent. La ministre de la Culture est déjà mise en examen pour corruption et trafic d’influence dans le cadre de l’affaire Renault-Nissan, où elle devra comparaître devant le tribunal correctionnel du 16 au 28 septembre 2026. Ce procès se tiendra à un moment particulièrement sensible : six mois après les élections municipales auxquelles elle compte se présenter.