Privés de leur espace de jeu à cause des plaintes des voisins, les élèves d’une école Montessori des Yvelines vivent une rentrée bien particulière. Leur situation relance le débat sur la place du bruit des enfants dans notre société et sur la tolérance que les adultes leur accordent.
À Maisons-Laffitte, dans les Yvelines, les élèves de l’école Montessori Les Rayons de soleil n’ont plus accès à leur vaste cour de 500 m² depuis la rentrée. Une décision de justice, obtenue par les habitants d’un hôtel voisin excédés par le bruit, a contraint l’établissement à fermer l’espace de jeu. Résultat : les enfants, entassés dans un espace réduit, voient chaque jour les toboggans et le potager qu’ils avaient entretenu, sans pouvoir en profiter.
La frustration des élèves face à une situation absurde
Pour les enfants, la sanction est incompréhensible. « On n’a plus le droit de courir. Là, on est serrés comme des sardines », s’indigne Maëlys, 8 ans et demi, interrogée par Le Parisien. Elle regrette aussi la perte de leur potager : « Nos tomates, nos framboises, tout est mort ! ». Stella, 9 ans, partage cette amertume : « On les a laissés jouer dans leur cour de récré ! ». Derrière ces mots d’enfants, une évidence : l’impossibilité de se défouler pèse lourdement sur leur quotidien.
Des parents mobilisés et des voix politiques qui s’élèvent
Devant l’école, les parents affichent leur colère : « Rendez la cour de récréation à nos enfants ! », peut-on lire sur une pancarte. Pour eux, priver les élèves d’un espace essentiel à leur équilibre est injuste. La décision a aussi fait réagir Sarah El Haïry, haute commissaire à l’enfance, qui juge cette interdiction « sans sens » et dénonce une société « de plus en plus intolérante au bruit des enfants ».
Quand le bruit des enfants devient un sujet de société
Le cas de Maisons-Laffitte illustre une tendance grandissante : la multiplication des plaintes contre les établissements scolaires pour nuisances sonores. Cette intolérance trouve un écho dans le mouvement dit no kids, qui cherche à limiter la présence des enfants dans certains lieux publics. Mais pour beaucoup, il s’agit d’un signal inquiétant : l’espace réservé aux plus jeunes se réduit, alors même que leur besoin de jouer et de socialiser est vital.













