Un an après le drame de La Rochelle qui a coûté la vie à Margot, 10 ans, l’émotion reste vive. La décision de la conductrice condamnée d’interjeter appel a ravivé la douleur des familles, nourrissant incompréhension et colère. Pour les parents de la fillette, ce recours judiciaire retarde une justice qu’ils estiment déjà trop lente.
Le 22 juillet 2025, le tribunal a rendu son verdict : quatre ans de prison avec sursis et une interdiction de solliciter le permis de conduire pendant cinq ans à l’encontre de l’octogénaire de 83 ans à l’origine de l’accident. La décision, déjà jugée clémente par certains proches des victimes, n’a pas suffi à clore le chapitre judiciaire, puisque l’avocat de la mise en cause, Maître Vincent Berthault, a annoncé faire appel de la condamnation.
Les parents de Margot : consternés par cet appel
Par l’intermédiaire de leur avocat, Maître Vincent Jugé-Parade, les parents de Margot ont exprimé leur profonde tristesse et leur désarroi face à cette décision. Dans une déclaration transmise à BFMTV, ils estiment que ce recours vise uniquement à repousser la reconnaissance pleine et entière de la responsabilité pénale de la conductrice.
Ils dénoncent aussi une « absence totale de prise de conscience » chez l’octogénaire et aucun signe de remords sincère envers les familles des victimes. Le ton est grave, teinté d’un sentiment d’injustice face à ce qu’ils perçoivent comme un déni persistant de la gravité des faits.
Une demande de justice rapide et définitive
Face à ce nouvel épisode judiciaire, les parents lancent un appel solennel au Premier Président de la Cour d’appel de Poitiers et au Parquet général, réclamant qu’une audience soit fixée rapidement. Leur souhait est clair : en finir avec cette épreuve judiciaire pour pouvoir commencer leur travail de deuil, déjà alourdi par l’attente et les rebondissements procéduraux.
« Les familles doivent pouvoir tourner une page douloureuse », insiste Maître Jugé-Parade, évoquant un besoin de clôture, non seulement juridique, mais aussi émotionnel.
Les faits : un drame évitable
Le 5 juin 2024, la conductrice avait pris à contresens un axe limité à 30 km/h, percutant un groupe de douze enfants circulant à vélo, dont Margot, âgée de 10 ans, qui n’a pas survécu à ses blessures. D’autres enfants ont été blessés. L’automobiliste a invoqué un possible malaise, thèse que le tribunal n’a pas retenue comme circonstance exonératoire de responsabilité.
Pour la défense, cette condamnation est « disproportionnée », le bâtonnier Berthault ayant déclaré que le tribunal allait « au-delà de ce que la loi prévoit », en référence à l’âge et à l’état de santé de sa cliente.
Une affaire emblématique et sensible
Ce dossier, au-delà de ses aspects judiciaires, pose aussi des questions de société : la place des personnes âgées au volant, les mesures de prévention, la responsabilité face à des drames causés involontairement, mais aux conséquences irréparables.
La douleur des proches de Margot reste immense, et leur souhait de voir la justice trancher définitivement est partagé par beaucoup. Le recours en appel, s’il est légalement fondé, ravive pourtant une blessure à peine refermée.
Dans l’attente de la nouvelle audience, le combat pour la mémoire de Margot continue, mené par des parents déterminés à faire entendre leur voix dans un système judiciaire parfois perçu comme trop lent à trancher.